« Aujourd'hui, le gouvernement prend la décision de reconnaître l'Etat de Palestine. C'est un pas important qui confirme le droit des Palestiniens à l'autodétermination », a-t-elle dit. « Nous voulons montrer la voie à d'autres », ajoute la chef de la diplomatie suédoise, soulignant qu'elle a « peur que cette décision vienne plutôt trop tard que trop tôt ». « Nous ne prenons pas partie. Nous nous mettons du côté du processus de paix », soutient Mme Wallstrom. La Suède a, par ailleurs, décidé d'augmenter le montant de son aide à la Palestine de 500 millions de couronnes (53,9 millions d'euros). Ce programme d'aide sur cinq ans s'élève désormais à 1,5 milliard de couronnes. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a salué la « courageuse » décision et interpellé « les pays qui hésitent encore à reconnaître l'Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 et ayant Al-Qods occupée comme capitale à suivre l'exemple du royaume de Suède ». Quelque 135 pays dans le monde ont reconnu la Palestine, dont huit membres de l'UE. À la différence avec la Suède, la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre, l'ont fait avant leur rentrée dans l'UE. Israël a qualifié cette décision de « malheureuse » et rappelé son ambassadeur à Stockholm pour consultations. Le MAE israélien soutient que la décision provoquera « de gros dommages et n'est d'aucune utilité », indiquant que les négociations de paix devaient précéder la reconnaissance de l'Etat palestinien. Fermeture puis réouverture du parvis de la mosquée Al-Aqsa Dans le sillage des événements de la bataille d'Al-Aqsa menée par les Palestiniens pour sauver le troisième lieu saint de l'Islam, l'accès au parvis de la mosquée a été interdit jeudi matin aux visiteurs et aux fidèles musulmans « jusqu'à nouvel ordre ». Le président Abbas a qualifié cette mesure de « déclaration de guerre » aux Palestiniens et aux musulmans. Il a appelé à une « action immédiate » de la part de la communauté internationale pour faire cesser les agissements israéliens. « Nous tenons le gouvernement israélien pour responsable de cette dangereuse escalade qui a atteint son paroxysme avec la fermeture de l'esplanade des Mosquées. Cette décision est un acte dangereux et une provocation flagrante, source de tension et d'instabilité », a indiqué Abbas par la voix de son porte-parole Nabil Abou Roudeina. La Jordanie, qui gère l'esplanade, a accusé Israël de « terrorisme d'Etat ». Al-Azhar a, de son côté, dénoncé cet acte « hostile et barbare ». L'occupant n'a pas tardé à rouvrir le parvis de la mosquée d'Al-Aqsa. Seuls les fidèles âgés de 50 ans et plus étaient autorisés à y accéder hier. Dans le quartier de Silwan, la tension est montée d'un cran après l'assassinat d'un Palestinien accusé d'avoir tiré sur un ultra-nationaliste juif. Sa famille et ses voisins accusent les forces d'occupation de l'avoir tué alors qu'il était possible de l'arrêter.