Plus de 350.000 habitants de Bejaia sont soumis à un régime drastique de rationnement d'eau potable depuis une dizaine de jours déjà. Cette situation de stress hydrique que vivent les citoyens des communes de Bejaia, Oued Ghir, El Kseur et Amizour perdurera encore quelques jours. « Trois ou quatre », assure le directeur de l'hydraulique, M. Saâdi, confiant dans la cadence des travaux que mènent les entreprises publiques, notamment Hydro-Aménagement et Onidri, engagées dans la réparation de la canalisation qui alimente, depuis le barrage de Tichihaf, ces localités. Le wali, Hamou Ahmed Touhami, qui s'est déplacé lundi dernier sur le chantier, ira dans le même sens, indiquant que les travaux auraient davantage avancé si les manifestants qui avaient bloqué la RN26, au niveau du Village socialiste, n'avaient pas également empêché d'acheminer le matériel nécessaire. La mobilisation des travailleurs de plusieurs entreprises a permis, en effet, de construire finalement une digue qui a dévié le cours des eaux de l'oued Soummam en crue. L'objectif principal n'est plus, toutefois, de réparer sur son itinéraire initial la canalisation emportée, mais seulement reconstituer le remblai qui donnait accès au pont et réhabiliter ainsi la route aujourd'hui coupée. Rachid Ourabah, DTP de Bejaia, a estimé que ces travaux prendraient « un bon mois » pour être achevés. Concernant l'alimentation en eau potable, les techniciens ont retenu finalement l'option d'un changement de tracé de la canalisation. Elle a été déplacée loin de la berge de l'oued afin de l'éloigner définitivement du risque que lui font courir les crues de l'oued Soummam, ce qui a nécessité des travaux sur près de 400 mètres. Il ne resterait plus, selon le directeur de l'hydraulique, que le raccordement pour finaliser l'ouvrage, si l'acheminement des tubes nécessaires n'était pas empêché encore une fois par les manifestants. A ce propos, le wali n'a pas manqué de fustiger le président de l'APC de Fenaïa, l'accusant de manipuler sciemment les manifestants afin d'accroître les difficultés des autorités à rétablir la situation. Sans les citer, mais tous le monde l'aura compris, il écorchera également députés et sénateurs du FFS, avec lesquels s'accumulent les griefs, pour leur absence remarquée sur le terrain depuis le début. Quant à l'intervention de l'armée, tout en remerciant l'ANP d'avoir dépêché des engins pour donner un coup de main aux entreprises sur place, il a estimé qu'il n'y avait aucune lecture politique à faire sur le sujet. 50 maisons menacées par un affaissement de terrain à Feraoun Le wali de Bejaia s'est ensuite rendu dans la commune de Feraoun, plus précisément aux villages Aït Ouanir et Iadnanene, plus communément désignés par le générique Imelahen, à cause des salines qu'ils exploitent. Un affaissement de terrain fait courir le risque de destruction à une cinquantaine de maisons. Une famille a même dû être secourue par les voisins et extraite de sa maison ensevelie sous terre. Le problème de la prise en charge immédiate de ces familles s'est cruellement posé. Si la solidarité familiale a joué, le président d'APC a également indiqué avoir recouru à l'affectation de locaux communaux et des maisons « vides » des émigrés pour parer à l'urgence. Mais ce ne sont là que des solutions palliatives. La visite du wali, venu s'enquérir de la situation, a été une opportunité pour solliciter l'aide de l'Etat aux fins de secourir ces sinistrés qui ne disposent pas de grands moyens, l'APC pouvant mettre à disposition une assiette de terrain à cet effet.