L'Algérie importe 28.000 tonnes de pâte à poterie pour une valeur de 30 millions d'euros par an, a indiqué, hier, à Alger, la ministre déléguée chargée de l'Artisanat, Aïcha Tagabou, à l'occasion de la signature de conventions entre le Centre d'études et de services technologiques de l'industrie des matériaux de construction (Cetim) et cinq chambres d'artisanat. Les conventions ont été signées par les chambres d'artisanat de Tizi Ouzou, Jijel, Tlemcen, Bouira et Biskra. Il s'agit d'utiliser la pâte blanche, la pâte rouge normale et aussi la réfractaire dans la poterie. A ce sujet, la ministre du Tourisme, Nouria-Yamina Zerhouni, a lancé un « appel aux producteurs de ces pâtes et aux artisans pour qu'ils les produisent à partir des gisements en Algérie et mettre ainsi fin à leur importation ». L'Algérie possède des gisements de différents matériaux utilisés dans l'artisanat dans plusieurs wilayas, a affirmé Brahim Razibaouène, représentant du Cetim. L'objectif est de produire de manière artisanale dans un premier temps pour passer à une production semi-industrielle et, enfin, industrielle à terme. Mme Zerhouni a parlé d'un prix de revient inférieur à celui du produit importé. « Aller vers une production industrielle avec des prix bas et raisonnables », a indiqué Mme Zerhouni. Aujourd'hui, « les qualités techniques de l'argile blanche et rouge réfractaire sont connues. Ce qui nous a été confirmé par les artisans qui l'ont expérimentée », a-t-elle ajouté. Selon un directeur à la direction générale de l'artisanat, Brahim Makdour, une rencontre nationale est prévue pour exposer les produits obtenus, dont le premier prototype réalisé à partir de la pâte rouge réfractaire locale très utilisée dans la fabrication de poterie de cuisine résistante à la chaleur. Il reste, selon lui, la pâte rouge normale de Tizi Ouzou et Aïn Defla qui a besoin d'être améliorée. La prochaine étape est la formation et l'accompagnement sur site, a-t-il annoncé. Enfin, Mme Tagabou a annoncé la réalisation d'un centre d'excellence de la céramique, nécessitant la pâte blanche jusque-là importée, dans la wilaya de Tipasa. Pour ce qui est de la pâte rouge, elle « doit être traitée pour résister à une haute température », a-t-elle indiqué.