Le coordinateur de la délégation sahraouie avec la Minurso, M'hamed Kheddad, fait porter la responsabilité du statu quo actuel au Sahara occidental à la France et l'Espagne. « Ces deux pays ont la responsabilité historique de faire perdurer le conflit en empêchant toute perspective de solution dans ce territoire occupé par le Maroc », a-t-il dit dans un entretien à l'APS. Selon le responsable sahraoui, « l'Espagne a failli à ses responsabilités en 1975 pour ne pas avoir appliqué la légalité internationale par l'organisation d'un référendum d'autodétermination » et « la France a, quant à elle, soutenu le Maroc et le régime mauritanien de Mokhtar Ould Daddah à l'époque, en intervenant militairement sur le terrain avec ses avions Jaguar contre les combattants du Front Polisario ». Kheddad déplore, en outre, le blocage par la France de « l'application des résolutions de l'ONU » sur la question sahraouie. La France et l'Espagne « foulent aux pieds les principes de la charte des Nations unies et en même temps bloquent la moindre solution au conflit car cela permettra une construction maghrébine harmonieuse et un Front maghrébin uni et prospère face à l'Europe », explique le coordinateur de la délégation sahraouie avec la Minurso. Pour arriver à leurs desseins, explique-t-il, « les deux pays continuent à soutenir le Maroc, qui est l'un des pays de la rive sud de la Méditerranée qui reçoit le plus d'aides de l'Union européenne », utilisée dans la répression des Sahraouis. Kheddad a exprimé, par ailleurs, la « déception » de son gouvernement suite à l'adoption, en avril dernier, par le Conseil de sécurité d'une résolution prorogeant, encore une fois, d'un an le mandat de la Minurso, appelant les Nations unies « à assumer pleinement leurs responsabilités ». Le coordinateur de la délégation sahraouie avec la Minurso a affirmé que « le pourrissement de la situation est très dangereux surtout que le peuple sahraoui n'a pas une patience illimitée ». Selon lui, « l'application rigoureuse des accords déjà signés et acceptés par les deux parties reste la seule issue pour la résolution politique et pacifique du conflit du Sahara occidental ».