Djamaâ Sebaâ Rgoud, ou la mosquée des Sept Dormants, à N'gaous (Batna), quatre fois centenaire, constitue un authentique patrimoine historique qui gagnerait à être valorisé et protégé, estiment des habitants de la capitale nationale de l'abricot. Cette mosquée séculaire, une curiosité culturelle qui alimente à ce jour l'imaginaire des habitants et des hôtes de la région, est en fait un modeste lieu de culte assez bien conservé malgré quelques « outrages », construit en pierre de taille provenant de constructions romaines. N'gaous, antique Nicivibus, fut, faut-il le rappeler, une cité romaine opulente. L'édifice d'environ 20 m sur 10, recouvert de tuiles, contient à l'intérieur trois rangées de cinq colonnes chacune dont certaines comportent des transcriptions latines. La mosquée des Sept Dormants reste toujours conforme à la description qu'en avait faite, en 1859, Louis Féraud, interprète de l'armée d'occupation à Constantine, dans ses observations archéologiques pour le compte de « La Revue africaine ». Le monument, un bien wakf très ancien dont le vieux Minbar est toujours intact, vient de faire l'objet d'une inspection destinée à relever les dommages qu'il pourrait avoir subi, a indiqué le directeur de wilaya des affaires religieuses, Youcef Baroud, ajoutant qu'un dossier a été établi avec le concours de la direction de la culture et transmis aux instances concernées en vue de sa valorisation et de sa classification. Pour la population de la région de N'gaous, ce lieu a toujours diffusé de la « bénédiction et de la baraka », comme en témoignent les restes de henné visibles sur les murs intérieurs de la pièce des sépultures.