Repère n L'histoire des Sept dormants, qui figure dans le Coran, est située dans diverses régions du monde dont N'gaous, une ville des Aurès. La ville de N'gaous, au cœur des Aurès, est surtout connue pour ses jardins et ses vergers. Dès que l'on approche de la ville, au printemps, on est saisi par l'odeur fraîche et agréable de l'abricot. Ce fruit doré, à la pulpe délicieuse, est, en effet, la spécialité de la localité, et une usine le met, depuis quelques décennies déjà, en bouteille. C'est le fameux jus de N'gaous, recherché par les amateurs... Cette ville des Aurès, située à 33 km au nord-est de Barika, se trouve à une altitude de 750 mètres. La ville d'aujourd'hui est petite, mais elle a dû être plus grande autrefois et surtout plus importante pour que les sources antiques la citent. En 2000 ans, son nom a à peine changé puisque les Romains l'appelaient Nicivibus, aujourd'hui altéré en N'gaous, à moins, bien sûr, que ce ne soit le nom romain qui est une altération de N'gaous : les Romains, en effet, reprenaient souvent les noms des lieux autochtones sur lesquels ils fondaient leurs villes. Nicivibus, si on en croit les sources, était une ville prospère, avec tous les monuments que comportaient les villes romaines de l'époque : forum, temples, bibliothèques, basiliques... mais peu de choses sont restées de la ville antique. On sait aussi que N'gaous a été au centre des querelles religieuses qui ont déchiré, à partir du quatrième siècle, le christianisme africain. Catholiques, partisans de l'orthodoxie et souvent supporters des Romains s'opposaient aux Donatistes, schismatiques berbères opposés à l'Eglise officielle qui s'était compromise avec l'occupant. La ville a été tantôt dominée par les catholiques, tantôt par les donatistes, au gré des événements et surtout des rapports de force. L'arrivée des musulmans, au VIIIe siècle, va mettre un arrêt à ces conflits, les Berbères ayant adhéré à l'Islam. Avec les musulmans, la ville va garder une certaine importance jusqu'au XIe siècle de l'ère chrétienne. Quelques sources la citent et parlent d'une ville prospère, déjà célèbre par ses jardins et ses vergers. Aujourd'hui, N'gaous est surtout connue pour son arboriculture, dominée par l'abricotier dont l'odeur sucrée imprègne la région à la saison des abricots. N'gaous et sa région possèdent également de nombreuses sources qui comptent parmi les plus importantes de l'Est algérien. Parmi les monuments remarquables de la ville, il faut citer surtout Djamaâ Sebeâ Rgoud (la mosquée des Sept dormants), ou mosquée de Sidi Kacem. L'histoire des Sept dormants est connue dans la tradition musulmane (le Coran en raconte l'histoire dans la sourate dite de la Caverne, al-Kahf), elle est aussi connue dans la tradition chrétienne. Dans cette série que nous commençons aujourd'hui, nous rapporterons d'abord la légende des Dormants de N'gaous, avant de passer au récit coranique, puis à la tradition des Dormants dans les pays musulmans et dans d'autres. (à suivre...)