Leur tâche n'est pas aisée. A bord du car-ferry, plus de 1.000 passagers et 780 véhicules. Tout autour, des policiers et des douaniers sont déployés au niveau des guichets, des scanners, du terminal et des accès. Auparavant, des douaniers sont montés à bord du Méditerranée bien avant son accostage. Objectif : entamer les formalités douanières pour alléger l'attente des passagers. Une démarche, désormais habituelle, mais que les voyageurs apprécient à chaque fois. « Cela nous évite d'attendre des heures sous cette chaleur », souligne un père de famille, originaire de Chlef. Une autre famille en provenance de la Belgique s'est dite satisfaite de l'accueil et de la facilitation de la procédure, notamment pour les passagers à bord de véhicules. « On s'attendait à des retards ou des lenteurs. Cela fait deux ans qu'on n'est pas rentré au pays mais il y a une grande amélioration. Les douanières ont été adorables, nous sommes vraiment bien accueillis, cela fait chaud au cœur », assure Nadjia, originaire de Sétif. De même pour ce couple qui rejoint Alger pour la première fois par bateau. « Nous résidons à Londres et c'est la première fois qu'on fait ce voyage par bateau. Il y a une bonne organisation. On a accompli les formalités à l'intérieur du navire et c'est une bonne chose. J'espère qu'on va assurer les mêmes conditions au retour », clame Anis. Pour Amir, étudiant résidant à Marseille, les choses se sont également bien passées. « Je trouve qu'il y a eu vraiment des efforts pour la prise en charge des passagers. Il y a une souplesse, un bon accueil mais surtout une rapidité dans le contrôle. On n'a plus à attendre des heures pour les formalités », dit-il. Une autre famille originaire de Baraki a fait savoir qu'il y avait un retard dans l'embarquement à partir de Marseille. « Nous résidons en Allemagne et nous avons fait un retard à cause d'un passager qui s'est fait voler 4.000 euros à l'entrée du port de Marseille », précise le père. Et d'ajouter : « Quand j'ai vu comment nos policiers et douaniers sont bien organisés, j'étais content. Ma femme est allemande. Elle ne cesse de me demander si le port est sécurisé et voilà qu'elle le constate de ses propres yeux. » Un officier de police qui suivait la discussion le rassure : « La sécurité est assurée à proximité du port. Vous ne risquez pas d'être volée, on n'a jamais enregistré un cas de vol ou d'agression ici. » La police, un rôle de proximité par excellence Ainsi, pour assurer la rapidité des formalités et des contrôles, un terminal de départ a été « transformé » en sortie pour gérer le nombre important de voyageurs. Mission réussie puisque l'opération n'a duré que deux heures, a-t-on constaté sur place. « Nous avons réussi à gérer le débarquement de plus de 700 véhicules », a expliqué le chef du contrôle de police au niveau du port d'Alger, le commissaire Hakim Khelfouni. Ce dernier veillait sur place au bon déroulement de l'opération. « On travaille en coordination avec les douaniers, ce qui a permis l'amélioration du délai de traitement des flux de passagers », signale-t-il. Des policiers sont sur le qui-vive. « Nous sommes mobilisés depuis le début de la saison estivale. Nous avons renforcé l'effectif. De nouveaux guichets ont été ouverts pour le contrôle des documents des voyageurs sans qu'ils soient obligés de descendre de leurs véhicules. Un couloir a été réservé également aux personnes aux besoins spécifiques. En outre, les guichets et le terminal départ sont exploités pour les arrivées et tous les couloirs verts ont été ouverts à tous les passagers », ajoute l'officier supérieur de la police. La vigilance est de mise La vigilance est de mise et la sécurité des frontières reste une priorité. Au terminal sortie 1, policiers et douaniers sont sur tous les fronts : organisation, orientation, contrôle et vérification. Dans le couloir vert, les passagers à bord de véhicules passent rapidement. La majorité des voitures sont surchargées. La vigilance des douaniers a permis de localiser un véhicule suspect. Une fouille minutieuse est lancée ayant permis la saisie d'un PA et d'une bouteille de gaz lacrymogène. L'inspecteur principal des Douanes, Ziane Aymen, a expliqué que la Direction générale des Douanes algériennes a mis en place un dispositif spécial à l'occasion de la saison estivale. « Il consiste en la mise en place d'un titre de passage en douane à l'intérieur du bateau après la déclaration de devises et les différentes formalités menées à l'intérieur, ce qui a allégé procédures habituelles », estime l'officier, précisant qu'un service ambulant des Douanes travaille en coordination avec les services de renseignements dans le cadre de la lutte contre les différentes formes de criminalité, notamment la contrebande, le trafic de devises et d'armes. Résultat : la saisie par les brigades ambulantes de 120 cartouches de cigarettes et 1.000 cartouches de fusils de chasse. La vigilance des douaniers et l'exploitation du renseignement ont permis également la saisie de 36 flacons de gaz lacrymogènes. Depuis le début de la saison estivale, les douaniers ont procédé au contrôle de 11.383 véhicules et 34.378 passagers et ont mené dans le cadre des opérations de dédouanement, 295 déclarations en détail et 61 admissions temporaires. 12h30. La mission des policiers et des douaniers n'est pas achevée avec le Méditerranée. Ils vont entamer les procédures d'embarquement d'autres passagers vers Marseille. Ces derniers estiment qu'ils ont été bien pris en charge. « A notre arrivée, on ne s'attendait pas à trouver les mêmes facilités qu'au débarquement. Mais cela a été souple », note Sonia. Pour les responsables du port chargés du contrôle, le passeport biométrique et l'extension du port vont permettre une plus grande amélioration dans la prise en charge des passagers.