La fédération nationale des éleveurs et producteurs de lait cru se réunira les 1er et 2 septembre prochain pour décider des mesures à prendre afin de faire aboutir les revendications des professionnels de cette filière. C'est ce qu'a affirmé Rabah Ougmat, le président de la fédération. Cette rencontre qui se tiendra à Tizi Ouzou réunira les éleveurs de 23 wilayas. Elle fait suite à la grève de 17 jours déclenchée durant le mois de juin dernier. Un mouvement initié par les associations locales de la wilaya de Tizi Ouzou à laquelle se sont jointes des associations de plusieurs wilayas du pays. « Nous allons durcir les mesures à prendre en cas de non satisfaction de nos doléances », a-t-il prévenu. Malgré les assurances du ministre de l'Agriculture, lors d'une réunion, organisée le 6 août dernier et qui aura duré 4h, quant à la prise en charge des revendications de façon concertée et organisée pour rendre optimal le rendement de chaque segment composant la filière, les éleveurs sont inquiets. Pourtant la production de lait cru est une préoccupation majeure de l'Etat qui vise l'encouragement de cette filière et par conséquent la réduction de l'importation de la poudre de lait. Mais, en attendant la relance effective de cette filière, les professionnels disent se débattre dans des problèmes qui annihilent tous leurs efforts au regard de la cherté du fourrage, notamment l'avoine et l'orge. Ils entendent ainsi préparer un plan d'actions en organisant un sit-in devant le ministère. Comme pour le lait en poudre, l'Etat subventionne le lait cru à toutes les étapes de la production mais cette subvention est jugée « insuffisante » par les éleveurs et les producteurs. Il faut savoir que l'Etat reverse 12 DA par litre produit aux éleveurs, 5 DA par litre aux collecteurs et 10 DA aux transformateurs. « Nous demandons de revoir à la hausse la subvention destinée aux éleveurs. Nous voulons vendre le lait à son juste prix », a précisé M Ougmat. Selon lui le prix de revient du litre de lait cru revient à 75 DA. Pourtant, ce dernier reconnaît que les éleveurs ont été rassurés en juin dernier par les responsables de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) et leur engagement à agir pour l'assainissement et le contrôle du circuit financier des primes et du soutien accordés par l'Etat à la filière de lait cru, comme il estime que le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens, Mohamed Alioui, leur a prodigué de « sages recommandations » pour trouver des solutions fiables et durables à cette crise. Les Algériens consomment 5 à 6 milliards de litres de lait par an, selon l'Office national interprofessionnel du lait (Onil).