Jamais, dans les relations algéro-françaises, l'aspect écologique n'a eu autant d'intérêt et d'importance. La tenue de la Conférence internationale sur le réchauffement climatique (COP 21), prévue au mois de décembre prochain à Paris, la situation écologique vécue par bon nombre de pays sont les facteurs qui ont favorisé l'amorce de discussions et d'un partenariat. Les représentants de 195 pays sont attendus à la COP 21 pour négocier, sous l'égide des Nations unies, un accord visant à freiner le réchauffement climatique. L'Algérie plaidera, lors de cette conférence, pour un accord « juste et équilibré » qui tiendra compte de la responsabilité des pays industriels dans le réchauffement climatique, selon le ministère des Ressources en eau et de l'Environnement. La visite en Algérie de la ministre française de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie a permis de traiter des sujets relatifs à ce rendez-vous. Les soucis communs en matière de protection de l'environnement ont été également abordés. Lors d'une conférence de presse, animée samedi dernier à l'aéroport international Houari-Boumediene, peu avant son départ, la ministre française a salué « l'engagement de l'Algérie auprès de la France pour la réussite de la conférence internationale sur le réchauffement climatique ». « L'engagement de l'Algérie pour aider la France pour la réussite du sommet est palpable », a-t-elle affirmé. « Dès le mois de septembre, l'Algérie avait envoyé sa projection en termes de mixes énergétiques et de transition énergétique. C'est très encourageant et c'est un signal fort pour un pays producteur d'énergie fossile », a-t-elle indiqué. La ministre française a qualifié cette visite « d'extrêmement dense ». « C'est un moment d'accélération de la conférence de Paris et c'est pour cela que je me suis rendue dans de nombreux pays africains, dont l'Algérie, une étape incontournable », a-t-elle souligné. partenariat concret Lors de son séjour à Alger, la ministre a évoqué, avec son homologue algérien, l'opportunité de renforcer le partenariat. « C'est important de renforcer notre partenariat dans l'économie circulaire (traitement des déchets, transformation des déchets en matière première), les sujets liés à biodiversité et les énergies renouvelables », a-t-elle précisé. Dans le domaine de la protection de l'eau, il s'est concrétisé, dès 2005, avec la signature d'un accord de gestion de l'eau et l'assainissement dans les grandes métropoles avec la société Suez. La ministre a, en outre, rappelé l'objectif de sa visite. « Il s'agit du renforcement du fonds vert, du financement des technologies et de leur transfert à travers des partenariats sur la photovoltaïque et le domaine agricole ». Le déplacement de Mme Royal, qu'elle a qualifié de « fructueux », lui a permis de « visiter des réalisations exceptionnelles, lancées dans le cadre de la transition écologique, notamment dans le domaine de l'assainissement de l'eau, du traitement des déchets ménagers et de l'eau ». A ce sujet, elle s'est félicitée de l'engagement de l'Algérie à augmenter la part des énergies renouvelables dans la production de l'électricité à hauteur de 27% à l'horizon 2020-2030. La transition énergétique « est un objectif ambitieux », a-t-elle indiqué. Selon elle, « les dégâts générés par le réchauffement climatique sont énormes », citant en exemples les « inondations en Corse, la fonte de la neige du Mont Blanc, le recul de la biodiversité, mais aussi la fragilisation du rivage algérien ». La question de la préservation du bassin méditerranéen a été également au centre des discussions. Interrogée sur l'aide de la France dans la décontamination du Sahara des résidus des essais nucléaires, la ministre française a affirmé que « c'est une question très pointue ». « J'en prends note, c'est un sujet écologique que je vais regarder de près », a-t-elle promis.