« Cette visite sera l'occasion pour les deux chefs d'Etat d'échanger leurs vues sur des questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment les enjeux auxquels est confrontée la nation arabe pour la consolidation de son unité et l'affirmation de ses droits, ainsi que la préservation de la paix et de la sécurité en Afrique », précise un communiqué de la Présidence. Les délégations des deux pays saisiront également cette occasion pour examiner les opportunités de coopération multisectorielle ainsi que de partenariats économiques qui existent entre l'Algérie et le Soudan. On parle d'une délégation, côté soudanais, qui comprendra des responsables politiques mais aussi économiques issus des milieux d'affaires, des secteurs de l'agriculture et du pétrole notamment. Après une période de froid dans les relations entre les deux pays, durant les années 90, les choses se sont graduellement améliorées. Outre la reprise des relations d'affaires entre Alger et Khartoum, des consultations de haut niveau se sont établies entre les deux pays, comme le confirment les envoyés spéciaux du président Omar El Bachir - sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale - à Abdelaziz Bouteflika sur la situation au Darfour et la veille des préparatifs d'organisation du référendum d'autodétermination pour le Sud Soudan. L'ambassadeur du Soudan à Alger a également évoqué en juillet dernier, les relations entre les deux pays, « marquées par une convergence de vues sur les questions régionales et internationales », dit-il, dont la situation en Libye. Il avait rappelé le rôle « de premier plan » joué par l'Algérie dans la région et ses efforts pour le dénouement de la crise malienne. Pour ce qui est des volets économique et commercial, il a indiqué que les relations enregistrent une « dynamique » de plus en plus perceptible. Il ajoutera que la réunion de la commission mixte algéro-soudanise, prévue d'ici la fin de l'année, œuvrera à consolider davantage les liens de coopération bilatérale pour « es hisser au plus haut niveau ». Le Soudan qui s'est montré intéressé par l'achat de matériel algérien, notamment les tracteurs pour mécaniser son agriculture, a l'intention de renforcer sa vocation agricole et contribuer à assurer la sécurité alimentaire des pays arabes. Il a fait appel, à titre d'exemple, aux investissements privés et publics algériens dans les domaines du raffinage du sucre, de la fabrication d'équipements électroniques. Le Soudan souhaite aussi faire contribuer les investisseurs algériens au développement de la production agricole de son pays qui recèle d'énormes potentialités encore non exploitées. Selon les responsables soudanais, il est possible, par ce biais, de contribuer à réduire la dépendance alimentaire arabe en assurant jusqu'à « 30% des besoins de la région ».