Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a inauguré, en compagnie du président soudanais Omar Hassan El Bachir, qui a entamé dimanche une visite de trois jours en Algérie, le forum d'affaires algéro-soudanais. Cette rencontre, qui s'est tenue, hier, à l'hôtel Sheraton d'Alger, a réuni les hommes d'affaires des secteurs public et privé des deux pays. Sellal a rappelé dans son allocution, le niveau qualitatif atteint ces dernières années par les relations algéro-soudanaises ainsi que le rythme de développement que connaissent les relations économiques à tous les niveaux. Le Soudan est, au niveau du monde araben « un partenaire important pour l'Algérie », dira le Premier ministre, appelant à un partenariat fondé sur « des intérêts mutuels » et « au bénéfice des deux pays, dans l'industrie mais aussi dans les domaines agricole et énergétique ». L'Algérie et le Soudan devraient, dit-il, « hisser à un niveau plus élevé leurs relations économiques ». Notre pays, pour ce qui le concerne, « s'efforcera à intensifier sa coopération avec le Soudan », a poursuivi Sellal estimant que ce forum d'affaires est l'occasion de « promouvoir le travail commun », à l'aune de « l'amitié et de la solidarité qui unissent les deux peuples ». Le Premier ministre a souhaité que cette rencontre débouche sur « des résultats concrets ». De son côté, le président Omar El Bachir, qui a tenu, d'abord, à remercier le président de la République Abdelaziz Bouteflika pour l'invitation qu'il lui a adressée, a lui aussi rappelé le niveau d'excellence atteint par les relations algéro-soudanaises depuis l'investiture de Bouteflika à la tête de la présidence de la République. Omar El Bechir qui a déclaré qu'il « n'y a pas une rue, au Soudan, qui ne porte pas le nom d'une des figures de la résistance et de la Révolution algériennes - de l'Emir Abdelkader à Djamila Bouhired - » a souligné tout l'estime dont jouit l'Algérie auprès des Soudanais. Le président El Bechir a appelé ainsi à investir ce capital sympathie dans la dynamisation du partenariat et de la coopération bilatérale. Le Soudan qui a un grand potentiel dans le domaine agricole, inexploité dans sa majorité, des ressources naturelles (or, pétrole, gaz, uranium...) voudrait attirer de gros investissements, plus particulièrement de l'Algérie. « L'investissement est protégé par la loi », rassure Omar El Bechir qui promet une « attention et une protection particulières » pour les Algériens. « Un partenariat solide et exemplaire » « Nous vous réserverons un accueil digne de celui d'Oum Doumane », conclut le président soudanais. D'ailleurs, parmi les premiers accords signés le jour même de la tenue du forum, l'un porte sur l'ouverture d'une ligne maritime entre Alger et le Port- Soudan, l'autre sur une liaison aérienne Alger-Khartoum. Ces deux lignes vont « faciliter le trafic marchandises et le déplacement des hommes d'affaires des deux pays », estime Omar El Bechir. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb a appelé, de son côté, les hommes d'affaires des deux pays à bâtir « un partenariat solide et exemplaire fondé sur des intérêts mutuels ». « L'Afrique constitue avec le monde arabe une de nos priorités dans notre feuille de route », dit-il. Les hommes d'affaires algériens sont prêts pour « le développement du commerce mais aussi de l'investissement créateur de richesse », a ajouté le ministre de l'Industrie. Le Ministre soudanais de l'investissement :« L'investissements agricole est exonéré de taxes » Le ministre de l'Investissement soudanais a déclaré lors du forum d'affaires algéro-soudanais que son pays compte parmi « les cinq pays arabes ayant attiré le plus d'investissements directs ». Il a mis en exergue les énormes potentialités que recèle son pays dans le domaine agroalimentaire mais aussi industriel. Le ministre a, par ailleurs, rappelé le climat des affaires au Soudan avec l'adoption d'une loi qui protège les investissements étrangers. Ces derniers bénéficient de nombreux atouts en matière de fiscalité et de liberté de transfert des dividendes. Le Soudan qui a réussi à passer d'un pays importateur à celui d'exportateur en matière de ciment, par exemple, applique une politique fiscale attrayante avec « zéro pour cent d'impôt et de taxes pour les investissements dans le secteur agricole contre un impôt sur les bénéfices (IBS) de 10% pour l'industrie et 15% pour les services », expliquent ses responsables. Moudathir Abdelghani Abderrahmane qui a souhaité drainer beaucoup d'investissements à partir de l'Algérie, plus exactement dans la production de viande, de sucre et dans l'agroalimentaire en général, a estimé que le « Soudan peut assurer l'autosuffisance alimentaire de nos deux pays et celle de nos voisins. » Le Soudan a déjà arrêté un ambitieux programme quinquennal de développement qui s'étale de 2015 à 2019. Il compte « réaliser une croissance de 7% par an », a-t-il précisé.