« Ces discussions progressent et j'espère qu'elles se concluront prochainement », a plaidé, mardi dernier, le patron du Pentagone, Ashton Carter. Il s'exprimait aux côtés du secrétaire d'Etat John Kerry et leurs homologues australiennes, Julie Bishop et Maryse Payne, pour les entretiens annuels diplomatiques et militaires entre les deux alliés. Washington et Moscou ont déjà eu deux sessions de discussions entre hauts gradés de leurs forces armées, par vidéo-conférence, depuis l'intervention russe en Syrie commencée le 30 septembre. Les Etats-Unis sont à la tête d'une large coalition qui bombarde, depuis plus d'un an, en Syrie et en Irak, le groupe terroriste Daech. La Russie est intervenue avec son aviation dans le conflit pour venir en aide à l'armée syrienne. Moscou affirme que ses avions bombardent Daech et d'autres groupes terroristes dans plusieurs régions de Syrie. Sur le terrain, les forces syriennes ont bombardé, hier, les positions rebelles à Damas et alentour pour tenter de déloger les insurgés qui encerclent une grande partie de la capitale. « L'armée a commencé une opération militaire avec l'objectif d'élargir la bande de sécurité autour de secteurs contrôlés par l'armée », a déclaré une source militaire. « Elle a commencé par Jobar avec des opérations limitées mais précises et efficaces contre les centres et les lignes de défense qu'utilisent les groupes armés pour surveiller le reste de la capitale. L'aviation syrienne est également en action mais pas l'aviation russe », a-t-elle précisé. Le quartier de Jobar, dans l'est de la capitale, est un champ de bataille depuis plus de deux ans. Les combats entre l'armée et les rebelles se déroulent surtout dans des tunnels creusés par les protagonistes ou dans les carcasses d'immeubles désertés par la population où se cachent des tireurs embusqués. Cet endroit est stratégique car il est mitoyen avec la place des Abbassides, débouchant directement sur le cœur de Damas et ouvre l'accès sur la Ghouta orientale, une région agricole à l'est de la capitale dont la majorité des localités est aux mains des rebelles. L'armée a tenté, à plusieurs reprises, de repousser les rebelles de Jobar mais sans succès. Elle les accuse régulièrement de bombarder la capitale à partir de ce quartier. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'aviation syrienne a effectué au moins huit raids sur Jobar, alors qu'au sol le quartier a été le théâtre de combats entre d'une part l'armée, les miliciens pro-régime et le Hezbollah libanais et, d'autre part, le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, et d'autres rebelles islamistes. D'autres bombardements aériens et de l'artillerie ont visé plusieurs localités rebelles autour de Damas. Deux enfants ont, notamment, été tués à Douma, au nord-est de la capitale, selon l'OSDH.