Photo : Mahdi I. Le coup d'envoi des émeutes a été donné, hier à 13 h 30, à Tizi Ouzou. En effet, après une nuit agitée et une matinée relativement calme, les émeutes ont repris à la mi-journée lorsqu'un groupuscule de jeunes a investi la rue à hauteur des agences CNEP et BNA du centre ville pour y mettre le feu à un pneu et un bac d'ordures. Peu après, des jeunes d'un autre quartier se sont aussitôt mis de la partie au niveau du cinéma mondial puis de la cité CNEP. Des escarmouches qui ont été circonscrites aux quartiers précités sans qu'il y ait trop de grabuges d'autant que les forces de l'ordre avaient pris rapidement position au niveau des établissements financiers publics pour les protéger contres les actes de vandalisme. Des actes qui, durant la nuit, avaient touché le centre payeur de la CNAS, le vitrage de la CNEP, celui de la daïra alors que l'agence Air Algérie de l'avenue Abane Ramdane a été saccagée et vu ses micro-ordinateurs volés. L'agence Actel avait failli connaître le même sort n'eut été l'intervention des forces de l'ordre. Ainsi, le bilan de cette nuit, où il a été aussi fait état d'une tentative d'incursion par les émeutiers dans la cité universitaire de jeunes filles de Oued Aïssi, s'élève à 15 blessés parmi les forces de l'ordre et l'interpellation de deux émeutiers. Les escarmouches ont duré un peu plus de deux heures dans la ville de Tizi Ouzou. Outre le chef-lieu de wilaya, des troubles ont été aussi signalés à Draa-Ben-Khedda (11 km à l'ouest) où les émeutiers s'étaient attaqué au commissariat de la ville à coups de pierres et avaient réussi à pénétrer dans l'agence BADR et le siège de l'APC qu'ils ont saccagés. Ils ont même tenté sans résultat d'investir l'unité de l'ex-Orlac. Il reste que les citoyens interrogés déplorent de tels actes de pillage, de vandalisme et autres méfaits qui ont touché le mobilier urbain. « Je ne comprends pas comment des jeunes portant des survêtements de 25.000 DA et des chaussures de sport de 15.000 DA puissent manifester contre la vie chère. Je ne comprends pas comment des jeunes qui manifestent contre le chômage incendient des unités de production dont les travailleurs seront, ainsi, mis au chômage », s'interroge un citoyen outré par tous les actes de vandalisme. Un autre a tenu de son côté à dénoncer la spéculation des commerçants qui mettent à profit la moindre hausse pour faire flamber les prix. «Habituellement, je payer une boîte de biscuits à 70 DA. Hier, alors que j'attendais la monnaie sur les 100 DA, le commerçant m'avait exigé 10 DA de plus au motif que le sucre avait augmenté et que les fabricants avaient répercuté ce prix sur leurs produits. Manque de pot pour ce commerçant, j'avais pris le paquet de biscuits pour lui faire savoir que ces derniers avaient été fabriqués au mois d'octobre 2010», dira ce citoyen qui demande aussi aux citoyens de lutter contre ces spéculateurs en boycottant certains produits. Scènes de pillage Alors que le calme était revenu un peu partout à travers la ville, les pilleurs qui n'ont pas assouvi leurs vils desseins se sont attaqués à l'agence Actel et au dépôt de vente de l'entreprise nationale Leader Meubles. En effet, les pilleurs ont ciblé ces deux institutions pour voler et emporter tout ce qui était transportable.