L'une des recommandations principales du premier forum de l'innovation et des perspectives économiques qui s'est tenu, jeudi dernier à Alger, est d'aller vers la création d'une fondation dont le but est de mettre la recherche scientifique et l'invention au cœur de l'économie nationale. « Ca sera la fondation de l'innovation et des perspectives économiques dont le rôle est purement économique. Là, on sera vraiment dans l'action. On développera, dans cette fondation, un département de brevetage pour permettre aux porteurs de projets d'évoluer dans la réalité économique », explique le président de ce forum, Hichem Saïdi, qui fait part également de la création, toujours dans le cadre de cette fondation, d'un centre de prototypage. Ce centre donnera l'opportunité au porteur de projet de créer un prototype pour bénéficier d'un label de qualité avant de le mettre en exploitation sur le marché. C'est de ce type d'action, d'après la secrétaire général du ministère de l'Industrie et des Mines, Kherfi, dont l'économie nationale a besoin. Elle a rappelé dans ce contexte les efforts des pouvoirs publics pour faciliter la création des PME. « Nous avons aujourd'hui 900.000 PME. Mais nous sommes encore loin de la norme bien que le taux de mortalité ne dépasse pas les 8%. L'innovation est un outil sûr pour la création d'entreprises. Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de produits innovants compétitifs dans un marché qui ne reconnaît pas les frontières », estime-t-elle, signalant la mise en place, progressive, d'un système national de l'innovation qui réunira tous les acteurs dans les technologies de l'information et de la communication et la recherche scientifique. La SG s'est réjouie, par ailleurs, de l'existence de clusters mécaniques et numériques, Des indices, selon elle, qui montrent une volonté d'aller vers la compétitivité. Un but que l'université partage, d'après le représentant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Bachir Selami. « La communauté scientifique veut contribuer à la transition économique nationale. Nous devons prendre pour modèle les pays émergents qui ont réussi grâce à leurs investissements dans l'éducation, la formation et l'innovation. Avec plus de un million d'étudiants et plus de 53.000 chercheurs à notre actif, nous pouvons le faire », assure-t-il, signalant que les universités ont reçu des instructions pour choisir librement leurs partenaires financiers. Désormais, selon lui, l'université peut obtenir d'autres financements en dehors du budget public, favorisant ainsi le partenariat public-privé. Le représentant du ministère du Commerce, Zaït, a estimé, quant à lui, que l'économie nationale n'a jamais eu autant besoin de l'innovation qu'en cette période. Une période marquée par la baisse des exportations des hydrocarbures et hors hydrocarbures. « Malgré la chute des prix du pétrole, les hydrocarbures ont continué, durant les huit premiers mois de l'année en cours, de représenter l'essentiel du volume global de nos exportations », rappelle-t-il. Il a signalé également que de 2005 à 2015, la balance commerciale a régressé de plus de 83%. « Concernant les échanges extérieurs durant les premiers huit mois de 2015, on a relevé un déficit de la balance commerciale de plus de 10 milliards de dollars, contre un excédent de 4,08 milliards de dollars pour la même période en 2014 », indique-t-il. Il a signalé que le ministère compte sur l'innovation pour que l'équation de la balance commerciale soit inversée.