Les premiers clusters en Algérie sont nés. Outre celui des dattes, le cluster "boissons Soummam" vient d'être lancé. Cet instrument, créé sous l'égide de la DG PME du ministère de l'Industrie et qui bénéficie de l'accompagnement de l'organisme allemand chargé de la coopération, GIZ, destiné à développer les exportations hors hydrocarbures, tend à rapprocher les industriels de la région Soummam (Béjaïa-Bouira-Sétif-Bordj Bou-Arréridj), mutualiser leurs moyens logistiques en vue d'optimiser les coûts. Le cluster boissons Soummam compte déjà comme membres les entreprises Cevital, Général Emballage, Tchin-Lait, Ifri, Saïda, Mami, le port de Béjaïa, la SNTR. Ces membres peuvent bénéficier des commodités du port de Béjaïa, d'une simplification des procédures commerciales. Outre ces missions, le cluster tend à valoriser le territoire et à créer un climat favorable aux investissements étrangers. L'objectif est de travailler dans un cadre organisé, de mettre en place une interface avec les autorités centrales ou locales. Ce cluster a pour projet la réalisation d'une plateforme logistique destinée à l'exportation. Les membres du cluster pourront bénéficier également des infrastructures d'un membre de la structure : en l'occurrence, les ports secs de Logitrans, la filiale de la SNTR, implantés à Béjaïa. De quoi faciliter les enlèvements de marchandises. Grâce au cluster, "les entreprises membres peuvent faire des achats groupés, ce qui leur permet de réduire les coûts de leurs importations de matières premières et demi-produits. En un mot, la création de centrales d'achats est en perspective", indique M. Bouattou, le premier responsable de ce cluster. Ils peuvent négocier en groupes le fret et obtenir de meilleurs prix, ajoute-t-il. Dans le plan d'action 2015 du cluster appuyé par le programme de coopération GIZ, il est prévu une étude sur le potentiel économique de la région, l'identification des complémentarités logistiques entre entreprises membres. L'autre avantage est l'implication de la recherche dans le développement des entreprises membres. Le cluster tendra à se rapprocher de l'université de Béjaïa en vue d'identifier des thèmes de recherche qui intéressent les sociétés. Par exemple, cette université développe comme thème de recherche la valorisation des palmes de figuiers. Un produit qui peut intéresser une entreprise agroalimentaire. La finalité est de développer à terme un pôle de compétitivité industrielle dans la région Soummam centré sur l'agroalimentaire où se multiplient les partenariats entre les entreprises, les sociétés de logistique, les services d'appui et les universités. Dans une étape ultérieure, il est visé l'intégration de cette industrie agroalimentaire avec la production sur place des matières premières ou autres intrants. Le cluster aura, en outre, un effet d'entraînement avec la création de jeunes entreprises ou start-up. Il développe l'entrepreneuriat. Il est considéré, du reste, comme un espace privilégié pour la mise en relation d'affaires, les partenariats avec les acteurs économiques étrangers. À noter que le cluster fait partie du projet Euromed, c'est-à-dire du projet d'intégration économique dans la zone euroméditerranéenne. L'Union européenne, autrement dit, encourage la formation de clusters dans cet espace. D'ailleurs, des pays africains comme Madagascar ont déjà vu leur importance. Ils ont eu leurs clusters. Enfin, l'idée est d'aller en groupe conquérir des marchés étrangers. À cet effet, le cluster Boissons Soummam adopte le slogan : "Seul, on peut aller vite, mais ensemble, on peut aller plus loin." K. R.