Les ministres algérien et française de la Justice, Tayeb Louh et Christiane Taubira, ont animé une conférence de presse après la signature d'un mémorandum d'entente sur la coopération juridique. Invitée à se prononcer sur l'évolution de l'affaire des moines de Tibhirine, la ministre française a fait savoir qu'il s'agit d'une procédure dans laquelle la coopération entre l'Algérie et la France est extrêmement intense. Elle a connu parfois des temps de « latence », mais c'est une opération qui se poursuit sans difficultés, indique-t-elle. « Il est temps que nous arrivions au terme de cette affaire. Pour les familles des victimes, il devient urgent d'avoir une réponse et de savoir plus précisément ce qui s'est passé. J'ai évoqué le sujet avec le ministre de la Justice algérien, et j'ai toutes les raisons de dire que cela va bientôt aboutir », a-t-elle déclaré. Et de souligner qu'il reste seulement quelques actes d'expertise à accomplir. Concernant les actes terroristes perpétrés à Paris, elle a indiqué que la procédure suit son cours et que le procureur de Paris a ouvert une enquête judiciaire depuis une dizaine de jours et un juge d'instruction a été désigné. La coopération judiciaire a été d'une très grande qualité, a souligné, à ce propos, la ministre française de la Justice, notamment avec la Belgique et l'Allemagne qui ont répondu diligemment à la demande française concernant le lancement de mandats d'arrêt européens. Neuf auteurs de ces attentats ont été identifiés, et deux le seront bientôt, car des éléments convergents sont disponibles. En France, 2.000 personnes enrôlées dans l'organisation Daech ont été identifiées, indique-t-elle. à quand la libération de la totalité des Algériens détenus à Guantanamo ? Tayeb Louh a indiqué que huit Algériens sont encore détenus sans procès dans la base américaine de Guantanamo. Il a affirmé, à ce propos, que l'Algérie poursuit ses démarches auprès des Etats-Unis et les procédures judiciaires du transfèrement de ces huit détenus ont été lancées. Le ministre a rappelé que l'Algérie a dépêché, il y a quelques années, une délégation du ministère de la Justice dans le cadre du traitement du dossier des détenus sans procès de Guantanamo, dont le nombre s'élevait alors à 26 et qui avaient été majoritairement arrêtés en Afghanistan pour accointances avec le terrorisme. « Les négociations avec la partie américaine avaient, alors, permis le transfèrement de 18 détenus, tous déférés devant la justice algérienne qui en a acquitté certains et condamné d'autres », a indiqué Louh. Interrogé sur la kafala, la ministre de la Justice française a fait savoir que les deux pays ont des systèmes juridiques différents sur le sujet. D'où l'existence d'incompréhensions qui ont été abordées par des parlementaires français afin d'arriver à des processus d'adoption en France. « Le but est d'éviter le trafic d'enfants et de s'assurer que ces adoptions se font pour le bien de l'enfant », conclut-elle, en promettant de « fluidifier davantage cette question ».