La réalisation de leurs structures hospitalières repose, désormais, sur les aspects logistique et esthétique et ce, en plus du développement des nouvelles technologies en matière de traitement et de soins. Une visite au groupe hospitalier Acibadem qui gère 17 centres hospitalo-universitaires renseigne sur cette marche vers la modernisation. Ainsi, les CHU de ce groupe ont été conçus selon un modèle ultramoderne répondant aux normes internationales. De ce fait, le secteur de la santé en Turquie a acquis un savoir-faire indéniable dans le tourisme de santé. Car le pays ambitionne de passer à un autre stade, celui d'allier tourisme et santé. Pour faire valoir ses atouts, Acibadem a invité une délégation de journalistes algériens dans le cadre des accords entre l'Algérie et la Turquie dans le domaine de la santé, de la recherche et de l'échange d'expériences. Il est 9h30. Le building faisant office d'hôpital donne l'aspect d'un hôtel cinq étoiles. Est-ce réellement un hôpital ? se sont interrogés les membres de la délégation. En effet, à l'intérieur comme à l'extérieur, rien n'indique que c'est un lieu de soins s'il n'y avait pas la présence de médecins et d'infirmiers en blouses. Pour les responsables de la structure, il est impératif de développer des techniques de traitement et mettre à profit le savoir-faire pour améliorer la prise en charge des patients. Première halte : le service radiothérapie et oncologie. Ici, c'est le domaine du professeur Enis Ozyar, chef du département radiation oncologie. Selon lui, les soins nécessitent une technologie de pointe dans la définition des stades avancés du cancer et c'est la médecine nucléaire qui détecte les moindres petites traces de cette maladie. De la sorte, la radiothérapie est utilisée directement pendant le post-opératoire en vue d'éviter les métastases. « Cette méthode protège le tissu atteint et attaque le mal sur le plan local en injectant des doses de radiation très élevées en cinq sessions pour détruire la tumeur à la base », explique-t-il. Cette méthode est pratiquée sur les patients dans 90%. Le professeur Enis Ozyar signale qu'une tumeur très fréquente touche actuellement l'Algérie et la Turquie. Selon lui, une étude est en train d'être menée pour connaître l'origine de ce phénomène et les raisons qui font qu'il touche ces deux pays exactement. La tranche d'âge des patients atteints par cette tumeur va de 10 à 70 ans. « Les raisons restent méconnues actuellement mais l'étude épidémiologie des scientifiques et chercheurs turcs est en cours de réalisation », souligne-t-il. « Dans un premier temps, certains spécialistes doutent que ce soit un problème dû aux mariages consanguins », a-t-il précisé. Il a souligné que dans ce contexte, il y a la possibilité de travailler de concert avec des spécialistes algériens dans le cadre de la lutte contre cette tumeur. « Un échange d'expériences dans le domaine de la recherche est envisageable », insiste le professeur.