La campagne céréalière à travers les wilayas de l'ouest algérien paraît désormais compromise à hauteur de 90% en raison du déficit pluviométrique, a-t-on constaté lors d'une virée sur le terrain. Les champs céréaliers de Sidi Bel-Abbès, Naâma, Saïda, Tlemcen et une partie de la wilaya de Mascara, quasi asséchés, montrent la gravité de la situation. Selon les directions des services agricoles de ces wilayas, le terrain est une preuve tangible pour voir l'ampleur des conséquences de l'absence de pluie. Hormis quelques espaces où les agriculteurs utilisent le système d'irrigation d'appoint, le reste des superficies emblavées est déclaré sinistré. Selon certaines sources, l'annonce officielle de l'état de sécheresse devrait être annoncée prochainement, soit après l'achèvement des enquêtes menées par les commissions polyvalentes qui rendront les rapports sur les préjudices causés par cette situation. A travers pratiquement tout l'ouest du pays, le déficit pluviométrique a perturbé le développement biologique des cultures céréalières. Des agriculteurs interrogés sur ce sujet ont affirmé que cette année, les moissonneuses risquent fort de rester à l'arrêt en raison de l'état dramatique des champs céréaliers. « Tout est brûlé, tout est sec. Il n'y a rien à récolter », lâche-t-on avec amertume. De l'avis des directions des services agricoles des régions de l'ouest, les rendements des récoltes céréalières seront limitées. Seuls les champs irrigués par le système d'appoint sont épargnés. Malheureusement ces superficies n'occupent qu'un espace réduit. La moyenne par wilaya ne dépasse les 20.000 ha. Ainsi dans la wilaya de Naâma, la direction des services agricoles a indiqué que 1.260 ha ont été consacrés à céréaliculture, au titre de la campagne labours-semailles 2015-2016. Cette superficie représente un tiers des superficies emblavées en 2014. Selon un cadre des services agricoles, « la situation n'est guère reluisante. Les champs céréaliers faute d'eau sont déclarés sinistrés et nous n'attendons plus que l'arrêté du wali ». Au niveau de cette wilaya, les éleveurs ont « lâché » leur cheptel au niveau de leurs champs, convaincus qu'une quelconque récolte est du domaine de l'impossible. Du côté de Sidi Bel-Abbès, dont la superficie agricole globale emblavée dépasse les 177.000 hectares, la situation est aussi jugée catastrophique. Les champs céréaliers sont dénués de couvert végétal. Certains champs sont encore nus. Pourtant, dans cette wilaya, la CNMA a lancé son dispositif d'aide au profit des agriculteurs désirant investir dans l'irrigation d'appoint. Sur les 20.000 ha destinés à l'irrigation, seuls 2.500 ha, appartenant à 180 agriculteurs, sont concernés par le système d'irrigation d'appoint, ce qui fait que de nombreux agriculteurs ne comptent que sur le « ciel ». Même constat dans la wilaya de Saïda et ce sur l'ensemble de ses superficies emblavées estimées à 87 ?000. La même situation est vécue par les agriculteurs de la wilaya de Mascara qui dispose dune superficie de plus de 146.000 ha. Néanmoins, pour l'heure, aucune région de l'ouest du pays n'a été décrétée sinistrée, a-t-on appris, hier, auprès du ministère de l'Agriculture. Selon la même source, le secteur prévoit atteindre une superficie irriguée par le système d'irrigation d'appoint de 600.000 hectares à l'horizon 2019. Rappelons que les pouvoirs publics tablent sur l'objectif de deux millions d'hectares irrigués à court terme. A ce jour, 1,2 million d'hectares sont concernés.