L'avènement de la téléphonie mobile bouleversera le métier du journalisme à moyen terme. Tel est le message délivré, jeudi,dernier, lors de la 58e formation du Club de presse d'Ooredoo, Kamel Mansari, un professionnel des médias sociaux et mobiles. Une stratégie numérique doit être donc adoptée par les responsables des médias pour faire face à l'évolution du métier de journaliste. Le spécialiste, qui n'hésite pas à rappeler que le journalisme mobile gagne du terrain, a mis l'accent sur l'éventuel échec des sociétés médiatiques dans les années à venir, dans le cas de non-adoption des plateformes aux besoins réels de la profession. Placée sous le thème « le journaliste et le téléphone mobile : outil et source d'information », cette formation a mis en exergue quelques points de divergence entre le journaliste algérien, qui use encore de moyens classiques, et le journaliste d'autres pays qui pratique sa profession via son mobile. « A l'évidence, le mobile, le portable, le smartphone, est bien plus qu'un simple outil ou un gadget. C'est une vraie technologie de rupture entre la pratique journalistique qu'on a connue par le passé et le nouveau journalisme mobile », a expliqué le conférencier. « Le mobile est un univers qui va révolutionner nos pratiques en matière d'information. Présent sur toute la chaîne de production, depuis l'enregistrement d'images jusqu'à la diffusion, notamment sur les réseaux sociaux, en passant par l'édition, le mobile est autosuffisant. Et si les télévisions traditionnelles sont encore la principale plateforme d'écoute, cela va bientôt changer », a-t-il ajouté. De ce fait, l'accroissement de la production d'informations sur mobile va obliger les journalistes à changer leurs pratiques : des sujets courts, efficaces et pertinents. « Aujourd'hui, les images arrivent avant les faits, le journalisme mobile progresse », a-t-il prévenu. Et pour ceux qui n'en sont pas convaincus, Mansari signale que l'International Data Corporation (IDC), spécialiste mondial du domaine de l'informatique, parle de 1.432 millions de smartphones vendus l'année dernière dans le monde, dont 45 millions commercialisés en Algérie. En outre, 8 millions d'Algériens se connectent via la 3G, tandis que 13 millions d'Algériens surfent sur Facebook. « Ces chiffres doivent motiver la pratique journalistique de demain », a-t-il suggéré. « Avec l'avènement de la 4G, ces chiffres vont encore augmenter. Il est donc important d'intégrer une stratégie marketing visant à faire parvenir l'information à cette catégorie importante de citoyens, parés à recevoir l'information via Internet », a-t-il ajouté.