L'appareil, en construction depuis mars 2011, atteint il est vrai des proportions hors normes. Coincé entre trois flancs de montagne d'une zone rurale de la province du Guizhou, le Five-hundred-metre Aperture Spherical Radio Telescope (FAST) couvre une surface équivalente à 30 terrains de football et une ouverture sphérique d'un diamètre de 500 mètres. Des dimensions bien supérieures à celles du célèbre radiotélescope d'Arecibo, située dans l'île de Porto Rico, qui détient le titre de plus grand télescope du monde avec son « modeste » 305 m de diamètre. Le Fast aura une sensibilité trois fois supérieure. La construction du Fast a coûté 1,2 milliard de yuans (165 millions d'euros) et doit s'achever en juin. Le super télescope devrait entrer en service dans la foulée. Mais pour faire quoi ? Le directeur général de la Société chinoise d'astronomie, Wu Xiangping, avait déclaré l'an passé à Chine nouvelle que le haut degré de sensibilité du Fast aidera les scientifiques chinois « à rechercher de la vie intelligente en dehors de notre galaxie ». Un espoir salué par toute la presse chinoise et relayé par quelques éminences scientifiques et spatiales. En théorie, le Fast devrait permettre aux chercheurs de détecter des signaux radio à des dizaines de milliards d'années-lumière. Mais avant de regarder les étoiles et sonder l'espace pour savoir si nous sommes les seuls êtres vivants de l'Univers, les autorités vont devoir gérer dans les prochaines semaines un sujet plus terre à terre : le relogement des 9 .110 habitants résidant dans un rayon de cinq kilomètres autour du dispositif d'écoute. En effet, leur absence est requise pour permettre au Fast de déployer toute sa puissance. Depuis quelques années, Pékin augmente ses investissements dans l'astronomie tout en accélérant son programme d'exploration spatiale à coups de milliards d'euros, avec l'ambition d'installer une station permanente en orbite avant 2020, et à terme d'envoyer un homme sur la Lune.