Prévenir la survenance des feux de forêt et lutter efficacement contre ce risque majeur qui dévore chaque été des portions importantes du couvert végétal est un travail de longue haleine qui s'étale sur toute l'année. Si la campagne de lutte contre les incendies commence le 1er janvier pour ne se terminer qu'au 31 octobre, le travail de prévention visant à la fois la sensibilisation du large public contre ce danger et les actions sous-tendant la réduction au maximum des cas de déclaration d'incendie s'effectue durant toute l'année. La Conservation des forêts de la wilaya de Tipasa, une région côtière constituée de 23% de forêt et maquis, déploie, selon ses responsables, tous les moyens, tant humains et matériels pour protéger invariablement les patrimoines floral et faunistique de ce risque. « Chaque année, nous entamons la campagne de prévention et de sensibilisation le 25 octobre, une date qui coïncide avec la journée nationale de l'arbre », confie Mokrani Amel, conservatrice et chef de service au niveau de la Conservation des forêts à Tipasa. Selon elle, des équipes de forestiers sillonnent périodiquement les établissements socioéducatifs de la wilaya dans le but d'expliquer les conséquences ainsi que les gestes préventifs devant contribuer à réduire le phénomène. « A chaque fois, on choisit un thème relatif à la forêt. En plus des expositions destinées au large public, nos cadres organisent des cycles de conférences en ce sens », précise la même responsable. L'autre volet, la prévention en l'occurrence, comporte, selon la même interlocutrice, plusieurs modules inclus dans un dispositif de défense contre les incendies de forêt. « Avant l'entame de la campagne qui s'étale du 1er janvier au 30 octobre, nous procédons à la vérification de nos installations, équipements et l'état des pistes situées dans les forêts de la wilaya », éclaire-t-elle. La wilaya de Tipasa compte deux postes de vigie installés dans sa région ouest. Une zone qui renferme 68% du patrimoine forestier de la wilaya. « Le premier est situé au massif de Beni H'biba en pleine forêt qui domaine un large territoire. Depuis ce poste, le garde forestier peut détecter la déclaration d'un feu à des kilomètres à la ronde. A chaque campagne de prévention, nous vérifions l'état de ce poste de vigie pour procéder à des réparations. Idem pour le deuxième poste de Si Moussa », indique-t-elle. Aussi, la campagne de prévention est une occasion pour les forestiers de vérifier l'état des pistes ouvertes dans la forêt. « Outre cette action et pour mieux lutter contre les incendies, nous proposons si nécessaire l'ouverture de nouvelles pistes pour faciliter l'accès aux foyers d'incendie », remarque-t-elle. Et d'ajouter : « Nous procédons également au recensement des points d'eau dans le domaine forestier, mais aussi à la construction de bassins d'eau ». Tout ce travail ainsi que d'autres mesures effectuées en concertation avec les autres organismes, entreprises en relation avec ce créneau et les collectivités locales permet de dresser une carte de sensibilité et de risque massif qui servira de substrat au dispositif de lutte contre les incendies de forêts. « Une fois le plan feu de forêt élaboré, il doit être validé par notre direction générale avant qu'il soit adopté par le wali ». « Au mois de mai, le wali signe trois arrêtés portant sur l'ouverture de la campagne de lutte contre les feux de forêt, l'installation du comité de protection des forêts ainsi que le comité opérationnel permanent de lutte et de prévention. Il faut savoir aussi qu'au niveau des communes, des comités opérationnels sont mis sur pied pour optimiser les interventions en cas de survenance d'incendie en mettant à titre d'exemple les moyens matériels des APC au service des équipes intervenantes », conclut-elle.