Le nouveau programme de développement des énergies nouvelles et renouvelables et de renforcement de l'efficacité énergétique exposé cette semaine en Conseil des ministres constitue «un projet réaliste et réalisable», ont affirmé, hier, des experts en la matière lors d'une conférence-débat organisée au forum d'El Moudjahid. C'est le groupe Sonelgaz qui sera au cœur de ce projet et c'est lui qui se chargera de mettre en œuvre ce processus devenu une exigence de l'heure. M. Belhamel Mayouf, directeur du centre de développement des énergies renouvelables, a valorisé ce nouveau programme décortiqué devant le Chef de l'Etat à l'occasion du dernier Conseil des ministres, en le qualifiant «de projet très ambitieux» puisqu'il s'étalera jusqu'à 2030, dans un objectif de permettre au pays de faire des avancées considérables dans ce domaine constituant l'enjeu capital de toutes les économies internationales. Ainsi, explique-t-il, la période de 2011 à 2013 sera consacrée à la consolidation des données, à travers des études et des projets pilotes destinés à tester les différentes technologies à mettre en œuvre. 2014 et 2015 connaîtront, quant à elles, le lancement substantiel des investissements requis qui seront accrus afin d'atteindre, à l'horizon 2030, la production de 22.000 mégawats d'électricité par la voie d'énergies nouvelles et renouvelables, soit plus du double des capacités actuelles par le recours au gaz naturel. Cette démarche, nécessitant d'importants investissements, permettra d'économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur 25 années. La moitié de ce volume sera ainsi conservée pour les prochaines décennies, alors que l'autre moitié exportée générera pour le pays des recettes supplémentaires estimées à 200 milliards de dollars au cours des 25 prochaines années. Au total, il sera question de produire 40% d'électricité par le biais des énergies renouvelables. Le programme est bien balisé, déclare le conférencier en faisant savoir que des conventions vont être signées bientôt afin d'impliquer des chercheurs et des experts, comme l'avait instruit le président de la République. M. Boumehra Abdelaziz, directeur de l'unité de Rouiba éclairage, indique, pour sa part, que la réalisation de l'usine de panneaux solaires est actuellement à la phase technique et le partenaire étranger sera connu à la fin du mois en cours. Pour ce qui est de la centrale hybride de production d'électricité de Hassi R'mel, elle sera opérationnelle durant le premier semestre de 2011. En ce qui concerne le volet partenariat, M. Boukhlifa Khaled, consultant indépendant, est convaincu qu'il faut tenir compte des intérêts nationaux en «regardant le retour de l'expérience», prenant en exemple la centrale de Hassi R'mel «qui n'a aucune intégration nationale». D'après lui, il faut être maître de son destin et choisir les partenaires en fonction de la formule «gagnant-gagnant».