L'attaque perpétrée, mercredi après-midi, contre un bus de transport public de voyageurs au centre-ville de Ghardaïa a suscité un sentiment d'inquiétude chez la population de la vallée du M'zab. Après une accalmie de plusieurs mois, qui a vu l'activité commerciale et économique reprendre ses droits, grâce à la maîtrise de la situation sécuritaire, les habitants ont exprimé leurs préoccupations quant à de nouvelles tentatives de déstabilisation de la région. « Qui est derrière cette attaque survenue en plein jour ? Qui sont ses commanditaires et que visent-ils ? », ce sont autant de questions soulevées par les habitants de Ghardaïa qui se disent « pas près de revivre un autre calvaire ». « La situation est maîtrisée. Il n'y a rien à craindre. Mais les gens doivent faire preuve de vigilance pour éviter de sombrer de nouveau dans la spirale de la violence », a indiqué Ahmed Boukhari de la communauté malékite. Selon lui, le lieu de l'attaque, c'est-à-dire l'axe routier reliant Ghardaïa à Daya Ben Dahoua « est connu pour être un endroit sensible ». La preuve, cette route a été fermée à la circulation routière pendant plusieurs mois. Son ouverture est intervenue suite à l'intervention des éléments de l'ANP dans le cadre de l'opération de rétablissement de l'ordre. « Nous avons alerté auparavant sur la dangerosité de la situation à ce niveau-là et demandé le renforcement du dispositif sécuritaire pour éviter ce genre d'incidents », a-t-il ajouté, précisant qu'à Ghardaïa, tous les axes routiers sont ouverts à la circulation. « Tout le monde emprunte cette route, au même titre que les autres, mais il faut préciser que cet axe reste une source de craintes. Il est temps de s'y intéresser de plus près en assurant plus de sécurité », insiste-t-il. Pour sa part, la communauté mozabite a « condamné cet acte criminel et ignoble ». Dans un communiqué rédigé à l'issue d'une réunion tenue après cet incident, les notables ibadites de Ghardaïa ont appelé à « mettre la lumière sur les tenants et les aboutissants de cette attaque qui porte atteinte à la réputation de la région et de l'Algérie », a indiqué le communiqué de conseil d'El Korti. Ils ont exigé « de sanctionner » ceux qui ont commis cet acte, qui intervient après « la maîtrise de la situation et le retour au calme et à la vie normale ». L'enquête est ouverte pour déterminer les circonstances et les commanditaires de cet acte. Comme à l'accoutumée, les rumeurs vont bon train sur les mobiles de cette attaque qui a fait plusieurs blessés. Certains disent que le but de cette attaque est « la fermeture, de nouveau, de cet axe routier ». D'autres évoquent « des raisons économiques » vu que le bus de transport public assure ce trajet à 20 DA jusqu'à Daya alors que les bus des privés, qui font le détour par la RN-1, l'assurent à 60 DA. Les plus sages préfèrent garder la tête froide et recommandent d'attendre les résultats de l'enquête menée par les services de sécurité.