Le recul de l'âge du départ à la retraite se confirme de jour en jour. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a souligné, hier, en marge du forum de la Radio Chaîne I qu'une réflexion collective est engagée dans ce sens. « Le dossier est en train de mûrir pour pouvoir préserver en premier lieu l'équilibre financier de la Caisse nationale des retraites (CNR) qui parfois dépend de la solidarité des autres caisses de sécurité sociale », explique le ministre. Selon lui, il est primordial d'œuvrer « pour qu'il n'y ait pas une hémorragie de départs à la retraite avant l'âge ». S'agissant de la suppression de la retraite anticipée, le ministre a indiqué qu'il est inconcevable que des travailleurs partent à la retraite à l'âge de 45 ans. A la question de savoir si ce sujet sera abordé lors de la tripartite, il a répondu que « c'est tout le dossier retraite qui va être traité dans sa globalité, si le point est à l'ordre du jour ». Selon le ministre, ce dernier n'est pas encore défini. L'invité de la radio a fait savoir que la tripartite devrait se tenir fin mai sinon au début juin. La tripartite se tiendra sous le slogan « croissance économique et souveraineté de l'Algérie dans la prise de décision pour l'avenir de son économie ». El Ghazi a, en outre, indiqué que les partenaires sociaux se focaliseront lors de cette rencontre sur les aspects inhérents à la promotion de la production nationale, au soutien à l'investissement, à l'amélioration du climat des affaires, au foncier industriel et à la mise en place d'un nouveau modèle économique. Dans ce cadre, il est question de faire le point sur la mise en œuvre des instructions données aux banques pour faciliter l'accès des investisseurs aux crédits à des taux d'intérêts appréciables. La question des salaires ne sera pas, par contre, abordée, a-t-il affirmé, soulignant que la crise économique ne le permet pas. Saisissant cette occasion, le ministre a lancé un appel aux entreprises privées les invitant à se conformer à la loi relative au SNMG (salaire national minimum garanti) fixé à 18.000 DA. Un appel a été également lancé à l'adresse des jeunes pour qu'ils se retroussent les manches. Plusieurs secteurs manquent de main-d'œuvre. Selon lui, plus de 1,5 million d'offres d'emploi ne sont pas satisfaites d'où le recours à la main-d'œuvre étrangère. Pour ne citer que ces deux secteurs, l'agriculture et le BTPH enregistrent respectivement un déficit de l'ordre de 700.000 et 500.000 employés, a déploré le ministre. Evoquant le nouveau code du travail, El Ghazi a donné, en filigrane, les grands axes de ce projet citant, entre autres, l'introduction des contrats de sous-traitance, l'institutionnalisation de la lutte contre le harcèlement sexuel, le travail des enfants, le travail illégal, le dialogue social, la prévention des conflits sociaux, la médiation entre les partenaires sociaux, l'encadrement du placement d'emploi par des agences privées. Le travail des étrangers est également abordé dans ce nouveau code. Vers le rééchelonnement des dettes des bénéficiaires de l'Ansej Le ministre a souligné que le taux de recouvrement des dettes des PME créées dans le cadre de l'Ansej est de 80%. Pour ceux qui n'arrivent pas à rembourser dans les délais, l'Etat a décidé de leur accorder un calendrier de rééchelonnement. Les bénéficiaires qui refusent de rembourser (7%) seront passibles de poursuites judiciaires. Une chose est sûre, a-t-il précisé, « l'Etat ne remboursera pas les dettes des jeunes ». Evoquant l'opération lancée par la Cnas et la Casnos pour le recouvrement des cotisations, El Ghazi la qualifie de « positive ». La première a réalisé un taux de 55% alors que la seconde est à plus de 80%. Pour rappel, la Casnos a enregistré 150.000 nouveaux inscrits, a-t-il noté.