Les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis au Caire en présence du président palestinien Mahmoud Abbas, ont voté, samedi dernier, une résolution soutenant l'initiative française d'une conférence internationale à Paris sur le Proche-Orient, ainsi que tous les efforts arabes et internationaux » dans ce sens. Paris, dont l'initiative est saluée par l'autorité palestinienne, dit vouloir remobiliser la communauté internationale autour d'une « solution à deux Etats », à la faveur d'une grande conférence qui aurait lieu à l'automne avec les Israéliens, les Palestiniens et les grands acteurs concernés. Pour en jeter les bases, elle doit réunir, le 3 juin prochain, les chefs de la diplomatie d'une vingtaine de pays et les représentants de grandes organisations internationales. Les Israéliens et les Palestiniens seront absents pour ne pas vouer d'emblée l'effort à l'échec. Le Premier ministre français, Manuel Valls, s'est toutefois heurté, la semaine passée, à l'opposition israélienne sur ce projet, son homologue Benjamin Netanyahou proposant à la place des discussions bilatérales à Paris. Une offre rejetée par Mahmoud Abbas, qui estime que les Israéliens paralysent le débat. « Nous avons beaucoup essayé avec le gouvernement israélien de faire appliquer des traités signés et de faire respecter nos engagements et les leurs, mais ils refusent », a-t-il dit samedi, lors de son intervention devant les ministres arabes. Le secrétaire général de l'organisation panarabe, Nabil al-Arabi, a, pour sa part, qualifié Israël de « dernier bastion du fascisme, du colonialisme et de la discrimination raciale dans le monde ». L'Algérie appelle à une action arabe commune Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union Africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, qui a prononcé une allocution à l'occasion, a appelé à une action arabe commune pour amener Israël à se conformer à la légalité internationale et permettre au peuple palestinien de recouvrer ses droits légitimes. Il a affirmé que « l'Algérie apprécie l'initiative française pour la tenue d'une conférence internationale de paix appuyée par la Ligue arabe et saluée par la direction palestinienne. » M. Messahel a, également, émis le souhait de voir cette initiative « contribuer à la relance du processus de paix pour parvenir à un règlement définitif au conflit palestino-israélien », soulignant l'importance de « l'entente palestinienne pour renforcer la position nationale concernant les échéances nationales et internationales ». À propos du prochain sommet arabe prévu en Mauritanie à la fin juillet prochain, il a salué « les efforts intenses consentis par les autorités mauritaniennes pour réunir les conditions favorables pour la réussite « de ce rendez-vous ». Le représentant de l'Algérie a, en outre, estimé que cet événement « sera l'occasion d'évaluer et d'impulser l'action arabe commune pour faire face aux différents défis qui se posent à la région arabe », souhaitant que le prochain sommet soit sanctionné par des décisions à la hauteur des attentes des peuples arabes et des défis à relever ». Sur la situation en Libye, M. Messahel a appelé la Ligue arabe « au dialogue avec les institutions du gouvernement d'entente nationale libyen reconnu par la communauté internationale », exhortant les Libyens à faire prévaloir l'intérêt national suprême et adopter le dialogue national consensuel pour réaliser la réconciliation nationale ». Concernant le Yémen, il a réitéré « le soutien de l'Algérie aux négociations en cours au Koweït sous l'égide de l'ONU, pour parvenir à un consensus politique à même de trouver une issue à la crise et de rétablir la sécurité ».