Parures de femmes maghrébines, E'rrdif, ce bracelet d'or ou d'argent qui ornaie les pieds de femmes quotidiennement était offert dès le jeune âge à la fille. Cette dernière le gardait aux chevilles jusqu'au jour où elle devait porter celui offert par son époux. Les bijoux faisant partie de la corbeille de mariage, ils l'accompagnaient tout au long de sa vie. Dans les régions sahariennes, E'rrdif est muni de petites clochettes en argent ou en or, durant les promenades ou visites du soir, les hommes en entendant le son des grelots laissaient le passage. En Kabylie on l'appelle «khakhal bounaqouss». On raconte que durant l'époque coloniale, les Français, en voyant les Algériennes avec leur E'rrdif, rapprochaient cette mode des bracelets de cheville à l'époque de l'esclavage. Autant l'Algérie est riche de régions autant les genres de E'rrdif qui sont réalisés par les orfèvres et artisans sont différents. Ainsi, dans certaines contrées on l'appelle «Bracelet pesant une livre», dans d'autres «bracelet pesant un kilo». Ces parures chevillières se ressemblent beaucoup mais elles ont des appellations distinctes. Notons que certains bracelets de chevilles fabriqués en Algérie ont des ressemblances frappantes avec ceux des femmes du Yémen. Autre parure appréciée des femmes, les bagues. Les femmes en mettaient à tous les doigts sauf à l'index, doigt réservé à la schahada. La bague la plus utilisée, dit-on, est l'anneau «Khousa» de couleur vive ou noire fabriquée avec des matériaux inflammables. Elle est baptisée depuis la nuit des temps «l'anneau de Sidna Slimane» et est portée pour éloigner le mauvais œil. Autrefois, les bagues étaient réalisées en bois d'ébène et avec d'autres variétés de bois précieux.