L'Allemagne s'est adjugé la première place du groupe C de l'Euro-2016 en battant l'Irlande du Nord (1-0) au Parc des Princes, grâce à un allant offensif retrouvé, même si le manque de réalisme de ses attaquants reste problématique. Première avant ce match, l'Allemagne n'avait pas complètement son sort entre ses mains. Mais comme la Pologne n'a pas pu faire mieux qu'une victoire 1-0 contre l'Ukraine déjà éliminée, la différence de buts est restée favorable aux hommes de Joachim Löw, qui auront un tableau plus facile avec le troisième des groupes A, B ou F comme adversaire en huitième de finale, alors que la Pologne défiera la Suisse. On s'attendait à un match compliqué pour la Mannschaft, qui n'avait guère convaincu offensivement depuis le début de la compétition et qu'on imaginait déjà venir butter sur le bloc irlandais très regroupé pour jouer le 0-0. Il n'en a rien été. Dès les premières minutes, les champions du monde ont su trouver les espaces et mettre en place des combinaisons rapides qui ont mis la défense verte au supplice. Pas moins de 14 tirs ont été recensés sur les cages d'un Michael McGovern héroïque lors de la seule première période ! Une belle activité donc, mais contrebalancée par un manque de réalisme criant. « Nous nous sommes créé de très bonnes chances, mais on en a raté de nombreuses », a réagi Joachim Löw après le match. « Nous avons bien joué et nous avons été convaincants mais nous n'avons pas assez marqué, a abondé dans son sens le défenseur Mats Hummels, lorsque nous jouerons contre de très grandes équipes, nous devrons donner un petit peu plus ». Les retouches opérées par le sélectionneur allemand ont cependant parfaitement fonctionné, à commencer par le fait de confier le poste d'avant-centre à un « vrai » neuf, Mario Gomez. Cela a permis de faire reculer légèrement Mario Götze et de le décaler légèrement sur la gauche, là où il a pu impulser quelques changements de rythmes qui manquaient tant à la Mannschaft. L'Irlande du Nord doit patienter Tout le jeu d'attaque allemand s'en est ressenti, Mesut Özil retrouvant sa finesse technique et la précision de ses passes, alors que Thomas Müller retrouvait sa capacité à se démarquer et à créer le danger. Le manque de réalisme persistant de Müller à l'Euro reste d'ailleurs peut-être le seul point noir de la soirée. Tête plongeante sur le poteau (27e), reprise trop croisée d'un rien, après une belle déviation de Gomez de la poitrine (23e), reprise sur la transversale (34e), tout le registre du chat noir y est passé. Heureusement pour l'Allemagne, Müller est doté d'une force de caractère toute bavaroise, et il a eu la lucidité, sur un nouveau bon service en une touche de balle de Gomez, et alors que l'horizon se bouchait devant lui, de remettre à l'avant-centre qui a marqué le but allemand (1-0, 30e). Sinon, McGovern a tout arrêté : que ce soit devant Götze (52e) ou sur une tête de Gomez qu'il est allé chercher au sol (82e). « Schweini » est ainsi devenu le joueur allemand ayant disputé le plus de matches d'une phase finale de l'Euro, avec 15 rencontres, devant le retraité Philipp Lahm. Côté irlandais, les hommes de Michael O'Neill ont été vaillants, mais vite débordés par la vitesse et la technique de leurs adversaires.