Les habitants de Kaboul ont, d'abord, subi successivement deux attentats à la bombe près du ministère de la Défense, puis une attaque en pleine nuit par des hommes armés de bâtiments abritant l'organisation d'aide internationale Care dans le quartier aisé de Share Naw, au centre de Kaboul. « Un groupe armé a lancé une attaque contre ce qui semble être un site du gouvernement afghan situé près du bureau de Care à Kaboul », a indiqué l'ONG dans un communiqué, précisant que son personnel était sain et sauf. Ses locaux en revanche ont été « endommagés », a-t-elle précisé. L'assaut, qui ne s'est achevé qu'hier matin suite à l'intervention de commandos afghans, avait débuté dans la nuit par l'explosion d'une voiture piégée, suivie de tirs. Les trois assaillants ont été tués, a annoncé le ministère afghan de l'Intérieur. « Quarante-deux personnes, dont dix étrangers, ont été sauvées », a indiqué sur Twitter le porte-parole du ministère, Sediq Sediqqi, confirmant par ailleurs la mort d'au moins une personne. Lundi dernier, un double attentat à la bombe, revendiqué par les talibans, avait fait 41 morts et des dizaines de blessés près du ministère de la Défense. Ces attaques, les dernières d'une longue série, interviennent alors que les talibans renforcent leur offensive contre le gouvernement pro-occidental. Un porte-parole taliban, Zabihullah Mujahid, a indiqué sur Twitter que le premier attentat avait visé le ministère de la Défense et le second la police. Le président afghan, Ashraf Ghani, a accusé les insurgés de s'en prendre aveuglément aux « gens ordinaires ». « Les ennemis de l'Afghanistan sont en train de perdre la bataille sur le terrain contre les forces de sécurité », a-t-il assuré dans un communiqué. « C'est pour cela qu'ils attaquent des autoroutes, des villes, des mosquées, des écoles et des gens ordinaires ». Les deux déflagrations ont eu lieu à quelques minutes d'intervalle, visant vraisemblablement à faire un maximum de victimes parmi les fonctionnaires qui quittaient alors le ministère. La dernière attaque d'ampleur à Kaboul remonte au 25 août dernier : un assaut de plus de dix heures contre l'Université américaine d'Afghanistan avait fait 16 morts. Deux professeurs de cette même université, un Australien et un Américain, ont par ailleurs été kidnappés par des inconnus. Cette flambée de violence dans la capitale fait écho à l'intensification de l'offensive talibane dans le pays, où la situation sécuritaire s'est nettement détériorée depuis la fin des opérations de combat de l'Otan fin 2014. L'armée afghane, soutenue par des forces américaines, est actuellement aux prises avec les talibans dans la province méridionale du Helmand, où elle essaie de protéger la capitale Lashkar Gah. Les insurgés ont également resserré leur emprise sur la ville septentrionale de Kunduz, qu'ils avaient brièvement occupée à la fin de l'année dernière, soit leur principal fait d'armes depuis l'invasion américaine de 2001. Le commandement de l'Otan affirme que ni Kunduz ni Lashkar Gah ne couraient le risque de tomber aux mains des rebelles.