Les mécanismes de gestion du budget du ministère de la Culture ont nécessité la mise en place de trois groupes de travail. C'est ce qu'a annoncé Azzedine Mihoubi lors d'une rencontre tenue, hier, au Palais de la culture, en présence des 48 directeurs de wilaya de la culture. Selon lui, « le premier groupe recherchera de nouvelles ressources de financement des activités culturelles, le second assurera la coordination entre le département de la culture et les autres secteurs, et le dernier aura pour tâche de mieux faire connaître et valoriser les sites culturels ». Recommandations Lors de son intervention, le ministre a qualifié la rencontre d'ordinaire à l'entame de la nouvelle saison culturelle. Il a soutenu que « la situation socioéconomique du pays impose une gestion rationnelle, notamment des festivals dont le budget s'avère très couteux ». « Il faut étudier chaque évènement selon son importance, sa spécificité et voir surtout ce qu'il peut rapporter », a-t-il recommandé. Certains festivals ont été d'ailleurs reportés à l'année 2017. Pour 2016, les évènements importants tels le Fibda, le Sila et quelques rencontres autour du cinéma ont été maintenus. « C'est aux directeurs de wilaya de trouver une solution pour préserver des évènements de façon intelligente, sans les supprimer au risque de créer un vide culturel », a ajouté le ministre. Dans un message, Mihoubi a plaidé pour un partenariat et la coordination avec les autorités locales pour réactiver les espaces vitaux du secteur. Il a exhorté les responsables « à sortir de la routine administrative, à organiser plus de conférences, y compris dans les universités, et de trouver des solutions alternatives et bénéfiques ». « Le ministère ne débloquera plus de l'argent pour la réalisation d'infrastructures. Il faut sauvegarder celles existantes et en tirer profit », a-t-il annoncé. Il a averti, par ailleurs, que « le contrôle et l'inspection seront renforcés ». Il a enfin invité les intéressés à lever les entraves pour des projets inachevés. Selon lui, « l'absence de coordination risque d'engendrer leur gel », tout en rappelant que « l'Algérie recèle un patrimoine culturel exceptionnel qu'il faut exploiter en impliquant les médias, notamment les radios locales. Budget en baisse Bouzraï, directeur de l'administration centrale auprès du ministère de la Culture, a présenté le bilan d'évolution budgétaire du département de 2005 à 2015. Il a avancé le chiffre de 2 milliards et 670 millions de dinars alloué au secteur au titre de l'exercice 2005, contre 4 milliards en 2006 et 21 milliards 500 millions de dinars en 2010. L'exercice 2014 avait enregistré la plus grande hausse estimée à 25 milliards de dinars. Pour 2016 par contre, le budget a enregistré une baisse de 8% passant de 25 milliards de dinars à 19. Le budget destiné aux structures et directions de wilaya n'a pas été revu pour autant à la baisse. « La tutelle a déjà réduit le parc automobile, la location de mobilier et la couverture de certains évènements », fera savoir le responsable. Nawel Younsi Dahmani, cadre au ministère, a indiqué, pour sa part, que le programme en cours compte 1.579 opérations d'un montant de 228,7 milliard de dinars. 286 sont centralisées et 1.293 sont décentralisées. Le bilan présenté fait état de la création, entre 2001 et 2009, de 225 Epic, la réalisation de 640 bibliothèques, 168 théâtres et 21 musées. « La priorité reste aux structures socioéducatives. Actuellement, les grands projets sont gelés », a-t-il indiqué.