Cette manifestation est dédiée aux défunts artistes Amar Ezzahi et Lounes Kheloui, cet évènement a été organisé par l'Association des auteurs-compositeurs-interprètes (ACAI), membres de l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (ONDA), en partenariat avec cet organisme chargé de veiller aux intérêts des artistes qui lui sont affiliés. Placé sous le slogan « L'artiste et l'économie », ses parrains visent à susciter le débat et à dégager des propositions dans le but d'affranchir la corporation de la tutelle financière de l'Etat dont la gestion est des plus décriée, d'autant, estime-t-il, qu'elle empêche l'émergence d'un marché de la culture, au sens économique du terme. Le président de l'ACAI, Mustapha Boumaza, a considéré, dans son allocution, que le temps n'était plus à la critique des institutions, mais à changer les choses, et appelle pour cela les différents acteurs du monde artistique à formuler des propositions qu'il s'agira de concrétiser sur le terrain. Il s'insurge contre le fait que l'Algérie importe de l'art, alors que le pays est d'une richesse culturelle avérée pouvant servir à l'émergence d'une véritable industrie culturelle. Dans la foulée, il lance une pique aux entreprises locales qui se désintéressent de la culture dans leurs opérations de sponsoring, fustige le phénomène du piratage, conseillant aux artistes de prendre en charge leur destin, tout en émettant l'idée d'une foire du disque pour encourager les créateurs et éditeurs. Le représentant de l'ONDA, Idir Hamid, a, pour sa part, axé son intervention sur le piratage, expliquant que la répression de ce fléau est le pain quotidien de ses services, tout en soulignant la précieuse collaboration des services de l'ordre et des Douanes dans ce cadre, ajoutant qu'il était également nécessaire d'apporter des modifications à la règlementation afin d'associer pleinement l'ONDA pour que cet organisme puisse remplir convenablement sa mission de protection des droits d'auteurs. Le président du Conseil national des arts et des lettres, Abdelkader Bendameche, a souscrit pleinement au vœu des organisateurs de voir s'installer un marché de la culture en Algérie, estimant que les restrictions budgétaires consécutifs à la crise financière que vit le pays est une opportunité pour qu'un tel projet puisse prendre racine. Le bilan du financement par l'Etat de la sphère culturelle est des plus maigres, alors que des milliards ont été dépensés, citant les 178 festivals qui ne rapportent rien et qui doivent être professionnalisés pour garantir leur maintien. Bendameche estime que l'Etat doit s'en tenir à la protection sociale des artistes et à l'organisation et la régulation du secteur. A ce propos, il dira que 10.500 dossiers ont été traités à ce jour et 5.350 cartes d'artiste ont été délivrées. Il évoque également la possibilité de création d'un syndicat des artistes. Pour le reste, c'est aux artistes eux-mêmes de trouver les filons financiers. Les anciens artistes, soutient-ils, n'ont jamais demandé de subvention à l'Etat. C'est le compter-sur-soi qui amènera le développement de la culture, conclut-il l'argumentaire. Concernant le sponsoring, il rappelle l'existence d'un décret qui autorise les entreprises à parrainer des évènements culturels, ainsi que la loi de finances pour 2011 qui permet de le faire à hauteur de trois milliards de centimes. De son côté, le directeur de la culture, Righi Khelaf, a rappelé que la Constitution révisée a consacré un chapitre à la promotion de la culture dans ses volets matériel et immatériel. Ce premier colloque prévoit un cycle de conférences sur le recouvrement des droits d'auteurs et la lutte contre le piratage, le sponsoring des activités culturelles et artistiques, l'aide aux associations culturelles, et un historique des chansons kabyles et chaâbi, par Boudjemaâ Rabah et Imloul Fateh, respectivement. Cette manifestation prendra fin aujourd'hui, abrite par ailleurs une exposition d'art et une mini-foire du disque. La troupe théâtrale « Thimes D-Urar » a également donné, en ouverture, une représentation d'une pièce intitulée « Djeha ».