Photo : Mahdi I. Le manque de médicaments persiste et les malades ne savent plus à quel pharmacien se vouer. «J'ai fait le tour d'Alger sans trouver le médicament que je cherche», déclare un citoyen rencontré au niveau de Bab Azzoun. Le pharmacien de cette rue affirme que tout manque pratiquement. «Je ne sers plus une ordonnance au complet depuis des mois», se plaint-il. Le géant de la pharmacie de la rue Debbih Cherif (Basse Casbah) a expliqué que la pénurie touche tous les médicaments, notamment ceux destinés aux malades chroniques. «Avant, il n'y avait que certains médicaments qui manquaient de temps à autre. Nous prenions nos précautions. Maintenant, il n'y a plus rien à faire. Parfois, nous faisons attendre nos malades jusqu'à 4 mois», se désole-t-il. Selon une autre pharmacienne, les médicaments qui manquent le plus concernent d'abord les diabétiques. Elle a cité «Diabnil 5 mg», «Glibil» et «Glucophage 850» pour le diabète du type II et «Diamicron 30» destiné aux autres diabétiques. «Loxen 20» pour la tension artérielle et certains corticoïdes tel que «Medrol», «Celestene» et «Celestene chronodose» manquent aussi. «Nous enregistrons également une pénurie dans certaines marques de pilules contraceptive telles que «Adapal» et « Mervelon», et «Parlodel», destiné aux femmes qui arrêtent l'allaitement. «Sintron», un anticoagulant, «Levomed 250», pour la maladie de Parkinson, le «Travatan» pour le glaucome et le sel de réhydratation sont également introuvable», a-t-elle ajouté. Contacté à ce sujet, le président de la Société algérienne de pharmacie (SAP), Farid Benhamdine, a affirmé qu'il n'arrive pas à comprendre comment on en est arrivé à cette situation en 2011. «Après 30 ans d'exercice dans le domaine, je ne peux que m'excuser auprès de mes concitoyens. C'est indigne», lance-t-il. Le professeur Benhamdine n'arrive pareillement pas à identifier l'origine de cette pénurie. «Le ministère accuse les importateurs alors que ces derniers disent qu'ils ont reçu le programme avec cinq mois de retard. Pour leur part, les distributeurs sont très nombreux donc difficiles à contrôler», explique-t-il en faisant remarqué que ce problème ne s'était jamais produit à l'époque où «nous avions qu'un seul distributeur». D'après lui, il n'y a que la création de l'«Agence Nationale de Médicament» qui régulera ce marché. Le président de la SAP précise qu'une loi a été votée au Parlement à cette fin, en juillet 2010 et que rien ne peut être fait avant la promulgation d'un décret exécutif.