Photo: Fouad S. Après la fête d'El Khadra, et toute la joie et les espoirs fous que celle-ci a suscités aussi bien dans le pays qu'à l'étranger, demain vendredi, c'était au tour d'une autre fête, autrement plus intense et, de loin, plus spirituelle : il s'agit, évidemment, de l'Aïd El Adha que les Algériens, comme tous les musulmans dans le monde, célébreront avec cette ferveur religieuse jamais démentie, intense en foi et en émois et donnant à ce grand événement religieux toute sa saveur, et pas seulement gastronomique. Il suffit de se mettre dès aujourd'hui sur l'orbite des chaînes de télévisions arabes et musulmanes, dans une large mesure, pour admirer spectaculairement les marées de pèlerins, femmes, hommes, jeunes, moins jeunes… emmitouflés dans des habits flambant neufs, envahissant et gravissant le Mont Arafat dans les Lieux Saints. Un spectacle grandiose, épique et unique, qu'on ne lui trouve de pareil en fougue, en dévouement et en sacrifice. Chez nous, et comme chaque année, la blancheur des habits donnera toute la mesure à la nature d'une fête qui débutera, au premier chef, du haut des chaires à prêcher de toutes les mosquées. Des estrades que les imams graviront pour rappeler aux pieux- et aux non pieux- les enseignements que l'on doit tirer de ce rendez-vous qui a la force de réunir en un seul jour tous les musulmans de la planète, sans distinction aucune, ni de couleurs, ni de langue… des messages de tolérance, de solidarité, de partage, de fraternité mais aussi de réconciliation qui vont, sans nul doute, aider à cimenter la communauté musulmane dans le monde, en dépit des quelques fissures qui continuent à lézarder ses murs. Car l'Aïd, c'est connu- mais c'est toujours bon de le rappeler- ce n'est pas seulement passer au rituel du sacrifice du mouton, et se donner à ventre joie à des parties de méchoui quand bien même celles-ci forcent l'appétit à l'oubli. Porter secours à autrui, venir en aide aux plus démunis, aux orphelins, aux handicapés, prêcher les bonnes paroles, retrouver ses proches, serait-ce que pour un courte accolade, ce n'est ni plus ni moins joindre l'acte à tout ce que notre sainte religion n'a cessé de nous enseigner. C'est aussi l'expression, parmi tant d'autres, d'une rayonnante civilisation musulmane qui subjugue, à ce jour, l'humanité, et que ne sauraient écorner, y compris les plus patentés de ses contempteurs. Saha Aïdkoum.