Le convoi humanitaire « Viva Palestina » mené par le député britannique George Galloway a été bloqué mardi soir à l'entrée du port d'Al-Arish : ses 520 membres se sont trouvés face à 2000 policiers égyptiens armés jusqu'aux dents (canons à eau, gaz lacrymogènes, matraques). Bilan : 55 blessés (en grande majorité parmi les internationaux). La raison ? Le Caire a décidé de ne laisser passer que 139 des 198 camions et voitures chargés de nourriture et de matériel médical par le terminal de Rafah, à la frontière entre l'Egypte et Ghaza. Pour elle, les 59 véhicules restants devraient passer par Al-Oja, un check-point israélien. Les leaders du convoi refusent cette proposition. Pour eux, c'est une rupture de l'accord entre le gouvernement d'Egypte et les Turcs. «Il est parfaitement inconcevable que 25% de notre convoi aillent en Israël et n'arrivent jamais à Ghaza. Parce que rien de ce qui passe par Israël n'arrive jamais à Ghaza», déclare le député britannique aux Egyptiens qui ont interdit aux humanitaires des 43 pays qui voulaient participer à une « Marche pour la liberté de Ghaza» de s'y rendre par Le Caire dont la construction du mur souterrain attire plus d'attention. Bien qu'il soit un crime sur le plan du droit international, le pays des Pharaons qui a pourtant signé l'accord de Genève et «lu» le rapport onusien élaboré par la commission Goldstone sur le passage de Rafah qui ne s'ouvre que rarement aux malades, refuse d'arrêter cette «construction». Au grand dam du Caire, les pro-palestiniens ont réussi à organiser plusieurs manifestations, parmi lesquelles : planter un immense drapeau palestinien sur une des pyramides de Gizeh et l'occupation du trottoir de l'ambassade de France pendant 5 jours, malgré les pressions et les menaces diverses. Ils considèrent avoir acquis par leurs actions médiatisées une victoire politique sur le gouvernement égyptien, attirer la sympathie de la population égyptienne «muselée par un régime policier et répressif aux ordres des Israéliens et des Américains» et forcer le pouvoir à montrer son vrai visage.