Photo: HORIZONS. Plus de 3560 délégués prendront part au 9e congrès du FLN devant se tenir en mars prochain, a fait savoir, hier, M. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général de l'instance exécutive lors de conférence de presse qu'il a animée au terme de la réunion du conseil national et de l'instance exécutive. Condition requise pour assister à cette rencontre cruciale, se conformer à la directive du SG de cette formation fixant leur nombre et les critères de leur sélection. Cette question est loin d'être une «mince affaire», reconnaît Belkhadem. Le dernier sprint qui sépare la première force politique du pays de son congrès sera consacré à l'élection des congressistes et à l'organisation des 6 congrès régionaux, indique le conférencier. Au total, 1594 délégués seront élus au niveau des 1594 kassamat du parti, en application au principe de la répartition géographique, en plus des 540 femmes, et des 540 jeunes. A cela s'ajoutent les 50 délégués devant représenter la communauté algérienne résidant à l'étranger et qui seront élus au niveau de six régions dans le monde, et la liste de quelque 120 à 200 délégués qui seront désignés par le SG du parti. Les sénateurs, les mouhafedhs et les ministres du FLN participeront eux aussi au congrès. Par ailleurs, Belkhadem confirme qu'il existe un consensus autour de la question de la présidence effective du parti de M. Bouteflika. Mais c'est aux congressistes que reviendra la décision finale. «IL NE FAUT PAS METTRE TOUT LE MONDE DANS LE MÊME SAC» A propos de la corruption, le SG du FLN estime qu'il existe plusieurs formes de corruption. Il faudrait, selon lui, combattre ce phénomène au cas par cas, en permettant aux services de sécurité, les instances de contrôle et la justice d'arriver à la réalité, de façon «à mettre à nu toutes les parties impliquées dans le délit». Pour Belkhadem, «la corruption a fait son entrée même au sein des instances élues, dont l'élection passe parfois par des méthodes frauduleuses. Cela dit, l'utilisation illégale de l'argent public doit être combattue. À condition, relève-t-il, «il ne faut pas répandre la culture de la suspicion et mettre tout le monde dans le même sac». Il faut protéger les cadres intègres. Pour Belkhadem, le plus important est «d'avoir le courage politique et les outils juridiques pour faire éclater ces affaires de corruption». Et c'est le cas fort heureusement, indique-t-il, allusion au scandale de Sonatrach, avant d'appeler à la consolidation des instances de contrôle. Après avoir émis le vœu de relancer «la responsabilité politique qui peut se traduire par la démission du responsable de la structure ou du département concerné par l'infraction», Belkhadem déclare qu'«il faut laisser la justice faire son travail, en respectant la présomption d'innocence». CRIMINALISATION DU COLONIALISME FRANÇAIS : «L'ALGÉRIE EST SOUVERAINE» Concernant le projet de loi sur la criminalisation du colonialisme français, le SG du FLN affirme que «l'Algérie est souveraine et peut promulguer la loi qui servira ses intérêts». Il fait savoir néanmoins que le bureau de l'APN n'a pas rejeté le texte, mais il a demandé de le revoir sur la forme». Au sujet de la levée ou non de l'Etat d'urgence, le SG du FLN estime à titre personnel «que l'Etat d'urgence actuel ne réprime pas les libertés individuelles et collectives». Preuve en est, dira-t-il, les manifestations sont permises à l'échelle nationale, sauf à Alger, où le relâchement sécuritaire n'est pas permis en raison des quelques résidus du terrorisme toujours actif». Interrogé, par ailleurs, sur le sort réservé à la cellule dirigée par Abbas Mekhalif réclamant, faut-il le souligner, un congrès parallèle, Belkhadem affirme effectivement que des membres de ce groupe ont pris la parole lors du conseil national. Sans reconnaître cette cellule, qui est à son avis un cadre purement «illégal», il fera savoir qu'une voix a même demandé le report du 9e congrès, mais il a refusé cette proposition. POUR LE PRINCIPE DE RÉCIPROCITÉ Comment expliquer cependant son silence lors du sommet de l'Alliance présidentielle, alors que l'on s'attendait à des explications entre lui et Ahmed Ouyahia à propos l'accord conclu avec le PT ? Belkhadem répondra que «le silence est bénéfique parfois. On peut s'exprimer par la parole comme on peut s'exprimer par le silence». À titre de conclusion, le SG du FLN condamne la décision des Etats-Unis et de la France de porter l'Algérie sur une liste de pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures de contrôle spécifiques, appelant à appliquer le principe de réciprocité aux ressortissants de ces deux pays.