Il se dit à l'origine de la mise en place du service qui, au milieu des années 1990, fit du Matin, un journal qui comptait beaucoup sur la photo. Il avait auparavant entamé sa carrière à l'agence Associated Press. L'enfant de Belcourt resté fidèle à des parents venus des montagnes de Kabylie était une figure familière des rassemblements politiques des années 1990. Il immortalisa des épisodes marquants de l'histoire de notre pays. Créé en 1997, New Press est aujourd'hui l'unique agence dédiée exclusivement à la photo. Dans son siège étroit de la maison de la presse, quelques photos de Nabil Belghoul, disparu prématurément, ornent les murs. Elles furent publiées par Paris Match et le New York Times en 1993. Quelques distinctions internationales comme le World Press encadrées se veulent preuves de sérieux et de fiabilité de l'agence. Wahab depuis trois ans couvre également les activités officielles et compte, dit-il «comme abonnés 24 quotidiens nationaux». Il a toujours pour souci de ne «pas diffuser les photos qui portent atteinte à la vie privée ou à l'intérêt du pays». L'agence emploie des photographes dans six principales villes du pays comme Sétif, Constantine, Tizi-Ouzou. Ils sont à l'affût d'images liées à l'actualité mais aussi à la météo et au sport. New Press qui affiche des galeries de photos sur son site internet compte aussi sur beaucoup de collaborateurs, dont certains dans des villes étrangères comme Vancouver. Wahab ne se départit jamais de son appareil. «Je dois toujours fixer l'événement qui peut survenir à l'improviste». Il estime que «la meilleure photo, il ne l'a pas encore réussie». S'il se montre peu loquace sur les conditions d'exercice du métier, il déplore surtout le piétinement des droits d'auteur dans le domaine. «On abuse trop de la mention DR et archives alors qu'ailleurs une photo est toujours signée». «On ne se soucie plus, déplore-t-il, des droits d'auteur des photographes avec le recours à un pillage éhonté». Certains photographes seraient décidés à protester contre cette pratique qui a redoublé d'ampleur avec l'avènement d'internet. Nous risquons un jour d'en payer chèrement le prix».