Histoire Au lendemain de l?indépendance, les régions d?Alger, d?Oran et de Constantine avaient leur propre programme culturel et artistique tout en ignorant ce qui se passait dans les autres régions. Il est connu que la musique ne peut prendre sa signification et sa valeur que si elle est appréciée d?un large public. En ce qui concerne la musique andalouse, bon nombre de musiciens et de mélomanes estiment que l?élargissement du volet musical à d?autres genres lui a permis d?enregistrer, ces dernières années, un léger recul par rapport à ce qui se passe chez nos voisins de l?est et de l?ouest du pays, où toute l?importance lui est accordée dans le cadre de son maintien et de sa diffusion. Il convient cependant de relever que les musiciens interrogés sur le devenir de cette musique sont unanimes à souligner qu?elle ne périra pas à condition que les maîtres encore en vie et les pouvoirs publics lui tendent la main pour qu?elle puisse se maintenir sur orbite. Pour Mustapha Benguergoura, l?art andalou doit constituer un patrimoine universel non négligeable, au même titre que l?art pariétal plusieurs fois millénaire que recèle l?Algérie. A ce propos, le musicien annabi Abdelhamid Khemar est catégorique en déclarant qu?il ne peut y avoir de comparaison entre la musique andalouse et les genres usités aujourd?hui, ajoutant : «On ne peut comparer l?or au cuivre». Musiciens et chanteurs sont conscients de la phase difficile que traverse la chanson, mais le risque est loin car tôt ou tard, elle trouvera sa stabilité. Avec l?organisation des festivals d?Alger, de Blida, d?Annaba, de Tlemcen, de Constantine ou encore de Mostaganem, la musique andalouse a atteint son apogée. D?ailleurs, ces festivals ont permis de déceler le réel amour que lui portent ses fans dont le cercle s?élargit au fil des jours. On ne manquera jamais de souligner l?effort indéniable du ministère de tutelle qui a relancé ce type d?activité devenue non seulement une tradition, mais aussi un moyen de détente et de loisir au niveau des villes abritant ce type de manifestation. Au lendemain du Festival national de musique classique, qui s?est déroulé à Blida en 1994, la commission du patrimoine musical du ministère de la Culture et de la Communication a, dans son rapport final, souligné que la survie de cette importante activité culturelle passe par la rééducation du public. Ainsi, le fait que le mot «rééducation» soit relevé dans un document implique une formation de la société. (à suivre...)