Mohammed Sheikh, un ouvrier originaire du Pakistan, a été licencié, samedi, pour avoir rechargé la batterie de son téléphone portable et avoir pris des photos sur son lieu de travail. Son employeur, une fabrique d'emballages d'Oberhausen, dans la Ruhr, l'accusait d'avoir volé de l'électricité, soit un coût pour l'entreprise de 0,014 centime d'euros par chargement, a calculé un ingénieur. Le cas de ce salarié fait écho à une autre affaire qui avait fait grand bruit au début de l'année : celle d'une caissière d'un supermarché berlinois renvoyée pour avoir encaissé à son profit deux bons de retour de consigne pour des bouteilles en verre d'une valeur de 1,30 euro. Son licenciement, confirmé le 24 février par le tribunal du travail de Berlin-Brandebourg, avait fait scandale. Plusieurs responsables politiques de droite comme de gauche s'étaient émus de ce jugement. Tout récemment, un éboueur licencié pour avoir récupéré un lit d'enfant jeté à la poubelle a eu plus de chance : le 30 juillet, le tribunal de Mannheim a estimé qu'il n'y avait pas eu de préjudice pour l'employeur et il a ordonné sa réintégration dans l'entreprise. Pour les syndicats allemands, le contexte de la crise favorise ces licenciements absurdes. Vu le nombre de chômeurs, les entreprises peuvent se permettre de se séparer de l'un de leurs employés pour une bagatelle.