Enquête n Deux hommes soupçonnés d'avoir fourni aux terroristes des cartes de téléphones portables, ont été interpellés. Ces suspects ont été appréhendés à Calcutta, dans l'est de l'Inde, pour avoir apparemment fourni des cartes SIM au commando islamiste, a indiqué l'un des policiers chargés de l'enquête, Javed Shamim. Outre l'arrestation à Bombay du 10e auteur de ces attentats il s'agit là des toutes premières interpellations officielles dans l'enquête sur ces attaques. L'inspecteur Shamim a nommé les deux suspects «Tousif Rahaman et Sheikh Muktar». «Tousif, qui vivait au centre de la ville de Calcutta, a acheté environ 40 cartes SIM, dont deux ont été probablement données aux terroristes», a précisé l'officier de police. Son comparse serait originaire du Cachemire, une région dont la partie indienne est en proie à une insurrection séparatiste islamiste contre la souveraineté de l'Inde. Les attaques de Bombay ont fait 163 morts entre civils, policiers et militaires, parmi lesquels 26 étrangers et coûté la vie à neuf des assaillants. Entre les 26 et 29 novembre, dernier, la mégalopole et capitale économique indienne a été visée en une dizaine de lieux, dont deux hôtels de luxe où de nombreux clients, notamment étrangers, ont été pris en otage. Ces attentats audacieux et inédits dans leur mode opératoire ont été perpétrés par dix hommes bien armés et entraînés, arrivés par bateau. L'Inde affirme qu'ils venaient tous du Pakistan et a remis à son frère ennemi une liste de 20 suspects dont elle exige l'arrestation et l'extradition. Sur la liste figurent plusieurs responsables du Lashkar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste interdit, basé au Pakistan et actif dans la région himalayenne du Cachemire. New Delhi et Washington imputent les attentats au LeT, l'un des mouvements islamistes clandestins pakistanais qui assurent lutter contre l'occupation indienne du Cachemire où les persécutions qui frappent, selon eux, la minorité musulmane en Inde. Pour sa part, le Pakistan dit attendrte des «preuves concrètes» concernant les accusations émises par l'Inde sur la responsabilité de ce groupe, a déclaré, hier, vendredi, le président pakistanais, Asif Ali Zardari. «Le Pakistan est en train de mener sa propre enquête interne et attend que des preuves concrètes lui soient remises pour approfondir la question», a déclaré Zardari après une rencontre trilatérale avec ses homologues turc et afghan. Zardari a démenti que les événements de Bombay affecteraient les efforts de son pays pour combattre le terrorisme sur son propre territoire. «Le gouvernement du Pakistan s'est concentré sur la lutte antiterroriste. Nous allons continuer de combattre les auteurs et les acteurs du terrorisme», a-t-il assuré.