Au sein des Verts, la sérénité est ébranlée pour une histoire de règlement intérieur et de publicité. Le fait est que Rabah Saâdane a craqué et menace de démissionner. Même si cela a peu de chances d'arriver, il n'en demeure pas moins que les choses ne vont pas comme l'auraient souhaité tout le monde et surtout les fans des Fennecs. A la veille d'une importante compétition, il y a vraiment de quoi nourrir des appréhensions ! Les «stars» nationales, portées aux nues après l'épopée d'Oum Dourmane, ressortent la question de la gestion du groupe des Verts, qui a toujours constitué un véritable casse-tête pour les différents staffs techniques qui se sont succédé à la tête de l'Equipe nationale. Saâdane, dont tout le monde reconnaît la faiblesse dans la maitrise de son groupe, vit une nouvelle situation difficile avec son équipe et les nostalgiques se souviendront certainement de ce qui s'est passé avec lui lors de la préparation de la CAN et du Mondial 1986. Au stage du Castelet, il s'est heurté à la résistance des cadres de l'Equipe nationale quant aux primes de matches et à l'utilisation de l'image des joueurs, qui ont signé des contrats de sponsorings avec plusieurs boîtes. Mais nous ne sommes pas à une première. L'Algérie a toujours été confrontée à ce genre de problème. A titre d'exemple, les anciens se souviendront certainement de l'année 1986 où les Verts étaient en pleine préparation pour la Coupe d'Afrique des nations, une édition organisée par l'Egypte. Une histoire presque similaire a éclaté. C'était celle de l'incompatibilité d'humeur entre les joueurs du cru et ceux issus de l'émigration. Il faut dire qu'à cette époque, les joueurs locaux de l'Equipe nationale étaient en position de force par rapport aux émigrés. En 2010, le constat est différent. Le problème ne se pose pas devant le déclin du football local ce qui a amené les responsables algériens à puiser la force de l'équipe en cherchant outre-mer. Toujours est-il, le problème des primes avait été également évoqué un quart de siècle auparavant. En 1992, la déconfiture de l'Equipe nationale à la CAN du Sénégal était due également à cette histoire de primes. Abdelhamid Kermali, qui était le sélectionneur, n'a pas réussi à reconduire le même contingent avec lequel il avait réussi à décrocher le premier et seul titre continental de l'Algérie. La traversée du désert qu'avait connue le football algérien après le sacre de 1990 a quelque peu enterré ce problème puisque les joueurs étaient en position de faiblesse, donc, ils ne pouvaient pas hausser le ton pour exiger la revalorisation de leurs indemnités. Cependant, on avait enregistré des scènes par intermittence et ce qui s'est passé en Tunisie, lors de la dernière participation des Verts à la CAN, en est un exemple. Ouadah avait quitté le groupe en pleine compétition et les joueurs n'ont pas hésité à monter au créneau pour imposer leurs exigences… financières entre autres. Avec le plus au moins bon parcours de l'équipe à Sousse, les Verts sombrent dans un coma profond qui a duré plus de six ans. Quelques années après, les joueurs algériens ont repris leurs mauvaises habitudes en 2007 lorsqu'ils étaient à deux doigts d'une qualification à la CAN organisée par le Ghana. La veille de l'importante confrontation face à la Guinée au stade du 5-Juillet, l'affaire des primes ressurgit. Résultats : une cinglante défaite à domicile (0-2) qui a complètement compromis les chances de l'Algérie de participer à la fête africaine. Avant le départ de l'équipe pour l'Angola, le climat devra impérativement être assaini au Castelet si l'on veut réussir un bon tournoi. Un défi que les joueurs doivent relever pour confirmer que leur retour dans le gotha mondial n'est pas le fruit du hasard. Alors, gare à la folie des grandeurs.