Nous y voilà ! L'équipe nationale de football débute aujourd'hui la coupe d'Afrique des nations face au Malawi dans un match placé par le coach national Rabah Saâdane, lui-même, sous le signe de l'offensive. Considéré comme le petit Poucet du groupe A qui comporte aussi le Mali et l'Angola, le pays organisateur, le Malawi est censé constituer une rampe de lancement pour une sélection algérienne encore sous l'emprise de l'euphorie de la qualification pour le mondial et pour laquelle cette CAN arrive, peut-être, un peu trop tôt. Pas le temps de descendre de son nuage, l'EN se retrouve quelques jours après l'épopée de Khartoum investie d'une mission qui requiert un maximum de lucidité et de disponibilité. Le stage effectué dans le sud de la France, au Castellet, a permis certes de recharger les batteries et de “faire le vide”, mais il a fait surgir également des problèmes post-qualification à l'image de cette histoire de règlement intérieur minée par des considérations “mercantilistes”. La question est de savoir si les guerriers du désert sont aujourd'hui prêts pour une nouvelle bataille à quelques mois d'un rendez-vous encore plus prestigieux : la coupe du monde ? C'est connu dans le milieu du sport, le phénomène de décompression fait parfois des victimes au sein des équipes qui n'ont pas encore appris à gérer les périodes d'euphorie. Garder la même hargne dans la lutte, quoi, un mois seulement après avoir connu le firmament. À en croire le coach Saâdane qui a recadré son discours depuis son arrivée ici, notamment à Luanda, passant d'un pessimisme affligeant à un optimisme beaucoup plus “consommable”. “les gars sont tout aussi armés qu'à Khartoum, la preuve, je n'ai pas changé d'équipe, dit-il, mais pourvu que les conditions climatiques ne nous jouent pas un vilain tour.” En fait, pour Saâdane, l'adversaire n'est pas seulement le Malawi, mais surtout l'humidité, la chaleur, et surtout le génie de la CAF qui a programmé le match à 14h45, soit au moment même où le soleil est perpendiculaire à la pelouse. “Les joueurs réagissent bien à l'entraînement, mais, ici, ce n'est pas le froid de l'Europe, nos joueurs doivent savoir gérer leurs efforts pour sortir indemnes de ce piège climatique qui ne récompense pas la générosité débordante de l'effort. Alors nous devons faire circuler le ballon et tâcher de ne pas trop le perdre, car courir derrière le cuir et laisser l'adversaire jouer n'est pas une bonne idée. Bref, il faut dominer grâce à une bonne fluidité dans le jeu et tenter de porter l'estocade au moment voulu”, explique-t-il. Et d'ajouter : “nous allons jouer pour gagner, nous allons presser le Malawi en espérant qu'il abdiquera quel que soit le score, l'essentiel étant de commencer le tournoi par une victoire.” Du reste, Saâdane en homme averti a réservé son pronostic pour la fin du match contre le Malawi. “Après le match, je vous dirai de quoi nous sommes capables de faire dans cette CAN”, martèle-t-il. En fait, le héros de Khartoum veut surtout voir comment vont réagir ses joueurs au cours d'une rencontre sous un soleil au zénith. Et face à l'obligation de résultat, Saâdane sera appelé à maintenir son dispositif tactique, à savoir le 3-5-2, qui a fait recette face à l'Egypte. Si pour la défense, le quatuor Belhadj-Bougherra-Zaoui-Halliche formera la citadelle algérienne et qu'au milieu, Ziani, Yebda, Mansouri et Matmour se chargeront de l'animation de jeu, le doute persistait hier encore (voir entretien) chez Saâdane au sujet du duo d'attaque. Faut-il donner la chance à la nouvelle recrue des verts, Ziaya, et l'associer à l'intouchable Ghezzal ou maintenir le tandem Saïfi-Ghezzal ? Tout porte à croire que Saâdane opterait pour cette dernière variante.