L'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell a quitté ce dimanche Jérusalem sans pouvoir annoncer une relance des pourparlers israélo-palestiniens bloqués depuis plus d'un an. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a toutefois fait état «d'idées intéressantes» de Washington à l'issue d'un nouvel entretien ce dimanche matin avec Mitchell, sans en divulguer le moindre détail. L'émissaire américain a quitté Jérusalem pour Amman où il devait à nouveau rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas. Durant les précédentes navettes de Mitchell entre Palestiniens et Israéliens, ces derniers se sont mutuellement accusés d'être responsables du blocage de la situation. L'Autorité palestinienne de M. Abbas exige, pour sa part, qu'Israël gèle totalement la colonisation, y compris à Jérusalem-Est pour relancer des discussions de paix. Le gouvernement de M. Netanyahu rejette cette exigence et souligne que ce préalable n'a jamais été posé par les Palestiniens dans le passé. La précédente rencontre entre M. Mitchell et le président Abbas s'était terminée vendredi à Ramallah, en Cisjordanie, sur un constat de désaccord. «Nous voulons reprendre les négociations sur la base d'une limitation des frontières d'un Etat palestinien sur toutes les terres palestiniennes occupées depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, et d'un arrêt total de toutes les activités de colonisation», avait déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat. «La partie américaine veut maintenant reprendre les discussions sans demander un gel complet des colonies», avait déploré M. Erakat. Dans une interview publiée jeudi par l'hebdomadaire américain Time, le président Obama a lui-même admis avoir mal évalué les possibilités de paix au Proche-Orient. «Je pense que nous avons surestimé nos possibilités de les convaincre (Israéliens et Palestiniens) d'engager des négociations de paix», a-t-il reconnu. «C'est un problème inextricable», avait-il estimé, en renvoyant Israéliens et Palestiniens dos à dos. Le président Obama a fait du règlement du conflit israélo-palestinien une des priorités de sa politique étrangère, arguant que la paix au Proche-Orient transformerait l'ensemble des relations entre les Etats-Unis et le monde musulman.