Après les wagons réservés à la gent féminine dans le métro du Caire ou les cafés pour femmes, les premiers taxis pour femmes circulent désormais dans la capitale égyptienne. Une bonne affaire pour la compagnie Cairo Cab, dont une partie de la flotte de taxis est réservée aux femmes. Selon des employés de centres d'appels, à 80% des femmes qui appellent préfèrent que leur chauffeur soit une femme. Nombreuses sont les femmes, Egyptiennes et étrangères, voilées ou non, qui se plaignent d'attouchements ou de remarques déplacées au quotidien dans la rue ou les transports. Une vice-présidente du Parlement, Zeinab Radwan, avait réclamé, l'an dernier, une loi pour protéger les femmes contre le harcèlement qui a, selon elle, atteint un niveau de «sauvagerie». Selon une étude menée en 2008 par le Centre égyptien pour les droits des femmes (Ecwr), qui n'avait alors pas hésité à parler de «cancer social», 83% des Egyptiennes et 98% des étrangères vivant en Egypte disent avoir fait l'objet de harcèlement sexuel. Cette association n'est pas pour autant ravie de voir circuler des taxis pour femmes, y voyant au contraire un danger de séparation croissante des sexes dans l'espace public. Toutefois, pour une majorité d'Egyptiennes, les courses en taxi demeurent un luxe inabordable, que le chauffeur soit un homme ou une femme. La seule alternative reste bien souvent les minibus poussifs et bondés, propices à la promiscuité.