La particularité de cette Coupe du monde-2010, qu'abritera pour la première fois le sol africain, c'est qu'elle réunit, comme pour un festin d'honneur et de symboles, les sept nations qui ont trusté le titre suprême depuis quatre-vingts ans et en dix-huit éditions. Car au fond, la Coupe du monde est une affaire de cercle très fermé où seuls le Brésil (cinq trophées), l'Italie (quatre), l'Allemagne (trois), l'Uruguay (deux), l'Argentine (deux), l'Angleterre (un) et la France (un), ont eu le grand privilège de lever les deux seules coupes mises en compétition : le joyau Jules-Rimet, du nom de celui qui créa cette compétition, un Français, et le trophée de la FIFA mis en place depuis 1974 et sculpté par l'artiste Italien Silvio Gazzaniga. Un bijou de 7,12 kg d'or qui fait rêver tous les footballeurs du monde, mais qui revient à chaque fois chez les mêmes familles : c'est simple, sur les dix dernières éditions, six équipes (Brésil, Italie, Allemagne, Argentine, France et Pays-Bas) se sont partagé les vingt places en finale. C'est pour vous dire, que la Coupe du monde est une affaire, certes universelle qui réunit les peuples et les 208 nations qui composent la FIFA, mais son vainqueur est inscrit dans le cercle très restreint des sept vainqueurs non disparus dont l'Uruguay, premier lauréat en 1930 ne fait plus partie depuis son second sacre en 1950, au Brésil. L'Angleterre, toujours favorite, court derrière le seul titre glané chez elle en 1966, alors que la France, récompensée en 1998 pour tout ce qu'elle a fait en matière d'innovation et d'organisation des grandes compétitions du ballon rond, n'est pas près de rééditer son exploit de sitôt. Alors qu'en est-il pour cette 19e édition ? En dehors des prétendants habituels, les spécialistes décèlent en l'Espagne les qualités et le potentiel nécessaires pour faire son entrée dans le fameux cercle, d'autant que les Ibériques se sont débarrassés de leur complexe historique en décrochant le dernier championnat d'Europe des nations en 2008. Jamais mieux que quart-finaliste en soixante ans, l'Espagne imposera-t-elle son merveilleux jeu collectif au nouveau Brésil style Dunga, à l'esprit excessivement compétiteur des Italiens, champions du monde en titre, à l'Argentine, emmenée par le dieu Maradona et son prophète Messi, à une Angleterre constellée de vedettes et formaté par un maître tacticien italien et à une machine allemande toujours redoutable ? A moins que les Pays-Bas ou une nation africaine ne nous fassent le coup, sachant qu'aucune équipe européenne n'a réussi à gagner la Coupe du monde hors du Vieux Continent ! Rendez-vous le 11 juillet prochain pour en connaître le verdict.