Le Mondial 2010, qui s'est déroulé en Afrique du Sud du 11 juin au 11 juillet, a été réussi au vu du développement des infrastructures construites à cet effet. Le gouvernement a fait des efforts considérables pour faire de cette édition, organisée pour la première fois sur le continent africain, une réussite, du moins en ce qui concerne les infrastructures. La politique de développement infrastructurel a été bien menée et quatre nouveaux stades de dernière génération ont été réalisés. Ils ont été d'un grand apport, dans la mesure où les équipes participantes ont disputé de belles rencontres dans de bonnes conditions. La particularité de cette Coupe du monde est qu'elle est venue vers le public sud-africain et celui des autres pays du continent qui ont pu voir des matchs qu'ils n'auraient pu suivre que sur les écrans de télévision si le Mondial avait été organisé sur un autre continent. Soulignons que ce rendez-vous d'envergure est la dernière grande organisation en terre africaine, car le système de rotation ne sera plus appliqué par la FIFA. Son organisation en Afrique du Sud a été un symbole très fort pour le continent. En réussissant l'organisation, le pays de Mandela a fait taire les plus sceptiques et livré une Coupe du monde sans accrocs majeurs, une belle opération en termes d'image, qui a occulté, le temps de la compétition, les énormes défis de cette jeune démocratie. «Il y a vingt ans, personne ne voulait nous rendre visite [...] et maintenant nous sommes une destination populaire», s'est réjoui le chef de l'Etat, Jacob Zuma, dont le pays était un paria jusqu'à la chute de l'apartheid en 1994. L'élimination du pays organisateur au premier tour a certes été un choc terrible pour tous les Sud-Africains, mais elle n'a, à aucun moment, empêché les milliers de spectateurs de garnir les travées des stades, ni mis un terme au son des bruyants vuvuzelas qui ont accompagné toutes les équipes, notamment le Ghana, dernier représentant du continent à quitter la compétition. Etre éliminé au premier tour du Mondial qui se déroule sur son sol a forcément été un coup dur pour l'Afrique du Sud qui est un grand pays de football. On peut toutefois relativiser cette élimination du premier tour, parce qu'elle ne possède pas l'expérience des grandes manifestations et puis son équipe est jeune. Aussi, il n'est pas le seul grand pays de football à voir été éliminé de cette joute planétaire. L'Afrique du Sud a même fait mieux que le Sénégal, la Tunisie, l'Egypte, triple championne d'Afrique, la République de Guinée et le Maroc qui ne se sont même pas qualifiés, même si elle a été éliminée très tôt de la qualification à la CAN et que s'il elle n'avait pas été organisatrice de cette Coupe du monde, elle serait inscrite dans le même rang que les autres absents. «Le monde aujourd'hui a vu notre pays sous une nouvelle lumière», a lancé le chef de l'Etat, Jacob Zuma. Sous toutes les latitudes, la presse internationale lui a donné raison, saluant la réussite de ce premier Mondial en terre africaine. À Berlin, les journaux a fort tirage ont souligné la parfaite organisation en titrant : «Une grande fête réussie», «une célébration internationale» pour le Washington Post ou «un Mondial bien organisé» pour les titres français. Quant aux visiteurs étrangers, tenus à l'écart des foyers de pauvreté et de contestation, ils n'ont cessé de louer un pays «moderne» avec ses galeries commerciales, ses stades à l'architecture moderne, ses routes et ses logements de qualité, dans les centres-villes où la misère n'a pas droit de cité. Ces compliments ont été d'autant plus agréables aux oreilles des Sud-Africains que les sceptiques avaient longtemps mis en doute la capacité du pays à organiser un événement d'une telle ampleur. «Ils avaient dit que la Coupe du monde en Afrique du Sud serait un flop, que les fans de foot se feraient attaquer et tuer, que le chaos et le désastre seraient à l'ordre du jour», rappelait le journal local Saturday Star dans sa dernière édition. Avant le Mondial, le nombre important d'assassinats avait nourri les pires craintes. Un tabloïd anglais évoquera même une possible «guerre des machettes», qui n'a pas eu lieu… Y. B.