En Kabylie, l'uzi'a est encore appelée timechret. C'est le rite sacrificiel le plus courant, d'un mot d'origine arabe ecrev signifiant «exiger», autrement dit : rite obligatoire, rite auquel tous les membres de la communauté doivent adhérer : celle-ci est pratiquée à certaines occasions religieuses, comme les fêtes de l'Aïd, de l'Achoura, du Mouloud ou alors sur décision de l'assemblée, pour conjurer le mauvais sort. Parfois aussi, un rêve peut l'ordonner à un membre de la communauté, d'expier une faute collective. L'achat des bêtes est assumé par la communauté : les cotisations sont fixées, à parts égales par l'assemblée, chacun ayant la possibilité, s'il le désire, de verser plus, les nécessiteux, quant à eux, en sont dispensés. Les bêtes sont égorgées selon le rite musulman habituel, en les tournant du côté de La Mecque en prononçant la Chahada. Parfois, le sacrifice se fait au mausolée du saint tutélaire, dans les cimetières ou alors au bord des fontaines pour favoriser la montée des eaux. La viande est soit préparée et mangée sur place, soit partagée entre les membres du village, les parts étant déterminées selon le nombre de personnes par famille.Timechret est encore largement pratiquée dans un grand nombre de villages kabyles, car c'est souvent l'occasion de rassembler les membres dispersés d'une communauté.