Ratage n Après le triomphe de l'Espagne à la Coupe du monde-2010, Football.fr, a concocté un groupe de 23 joueurs dont les onze qui ont déçu en Afrique du Sud. Naturellement, aucun Espagnol, Uruguayen, Néerlandais ou Allemand n'y figure mais Argentins et Français, mais aussi Brésilien, Anglais, Italien et … Algérien, en font partie. Faouzi Chaouchi (Algérie) Toujours en quête de confirmation l Propulsé sur un piédestal après le match d'appui remporté face à l'Egypte (1-0) le 18 novembre 2009, Faouzi Chaouchi n'a jamais réellement confirmé. Pis, il a même, depuis, gratifié ses partenaires de quelques incroyables boulettes. Les supporters des Fennecs, néanmoins, ne lui en tenaient pas réellement rigueur. C'était avant l'explosion de Raïs M'bohli. Impressionnant face à l'Angleterre (0-0) puis les Etats-Unis (0-1), malgré une réalisation miraculeuse de Landon Donovan en toute fin de rencontre, M'bolhi a relégué au rang d'amateur le portier de l'ES Sétif, dont une nouvelle bourde a coûté la victoire aux Verts face à la Slovénie (0-1). L'inefficacité offensive de ses partenaires (0 but) l'a empêché de poursuivre le rêve. Remplaçants : Robert Green (Angleterre) et Hugo Lloris (France) Jonas Gutierrez (Argentine) Victime de son changement de poste ? l Jonas Gutierrez est l'une des grandes déceptions argentines. Mais à qui la faute ? Milieu de terrain gauche à Newcastle, «el hombre araña» a été aligné latéral droit par Diego Maradona, le probable futur ex-sélectionneur de l'Albiceleste. Trop brouillon pour occuper ce poste, maladroit dans ses relances, le Magpie a débuté le Mondial en tant que titulaire, avant de se faire griller la politesse par Nicolas Otamendi. A son entrée en matière très pénible face au Nigeria (1-0), s'en est suivi un match tout aussi difficile face à la Corée du Sud, malgré une large victoire (4-1), puis une petite entrée en jeu face au Mexique (3-1) en huitièmes de finale. Remplaçant : Stéphane Mbia (Cameroun) Fabio Cannavaro (Italie) L'expérience ne fait pas tout l Malgré la confiance que lui a accordée par Marcello Lippi, le sélectionneur italien, Fabio Cannavaro est passé à côté de son Mondial. La défense a été le gros point faible de la Squadra Azzurra en Afrique du Sud, et le Bianconero n'y est pas étranger, étant par ailleurs auteur d'une boulette face à la Nouvelle-Zélande (1-1), qui a coûté un but dès la septième minute de jeu. Trop inconstant, le Ballon d'Or 2006 a payé cash le poids des années. L'Italie aussi, puisqu'elle ne s'est même pas qualifiée en huitièmes de finale. A la lutte avec William Gallas pour la place de titulaire dans cette équipe-bide. Remplaçant : William Gallas (France) Eric Abidal (France) Le latéral du Barça a montré un petit niveau l Si les Français ont été nombreux à être catastrophiques lors d'une phase de poules dont ils ne sont pas parvenus à s'extirper, Eric Abidal mérite une petite distinction. Dans l'axe gauche de la défense alors qu'il est latéral au Barça, le Blaugrana a refait le même coup que contre l'Italie à l'Euro 2008: lors du match déjà décisif face au Mexique (0-2), il provoque un penalty que transforme le vétéran Cuauhtemoc Blanco. Quelques minutes auparavant, son mauvais alignement laisse Javier Hernandez, à la limite du hors-jeu, s'envoler pour tromper Hugo Lloris et ouvrir la marque. Il aurait pu se rattraper contre l'Afrique du Sud, mais il n'a même pas voulu jouer. Remplaçant : Sébastien Bassong (Cameroun) Michel Bastos (Brésil) Apport défensif inutile l La sélection de Michel Bastos au poste de latéral gauche pour cette Coupe du monde avait tout d'un conte de fées. Peut-être inhibé par la pression, le Lyonnais a déçu. A la limite du carton rouge lors de la défaite en quarts de finale contre les Pays-Bas (1-2), et après une prestation terne, il est sorti à l'heure de jeu par Dunga. Si son apport offensif a été percutant face au Chili (3-0) au tour précédent, il a été inutile en phases de poules face au Portugal (0-0). Mais pour lui comme pour beaucoup d'autres de cette équipe-bide, il n'a pas occupé son poste habituel. Remplaçant : Patrice Evra (France) Franck Ribéry (France) Rattrapage raté l On l'attendait comme un Messie, puis finalement comme le seul capable de tirer l'équipe de France vers le haut. Il n'en a rien été. Mêlé à un scandale extra-sportif peu avant le début du Mondial, puis sous le feu nourri des critiques pour sa supposée attitude de caïd en dehors des terrains, Franck Ribéry n'a pas pu se rattraper sur le terrain. Individualiste, il a semblé développer sans cesse la même action, au grand dam des Bleus : une fois la balle réceptionnée, il s'enfonce sur son côté, repique parfois dans l'axe, et finit par perdre la possession du cuir. Une rengaine irritante, symptomatique de la rupture au sein du groupe France. Dans un éclair de lucidité, il termine son Mondial par une passe décisive contre l'Afrique du Sud (1-2). Une attitude collective qui est arrivée bien trop tard. Remplaçant : Abdelkader Keita (Côte d'Ivoire) Felipe Melo (Brésil) Un but contre son camp et une expulsion l On retiendra de sa Coupe du monde une trop grande agressivité. Souvent prêt à en découdre avec ses adversaires qui lui réservaient un léger «traitement de faveur», Felipe Melo a rarement su contrôler son énervement. Une attitude qui lui a valu de se faire sortir à quelques encablures de la pause par Dunga, contre le Portugal, après une friction avec Pepe. Il a finalement craqué contre les Pays-Bas en quarts de finale. Le Bianconero a été pris au piège de l'agressivité néerlandaise et a fini par piétiner Arjen Robben. Carton rouge logique, apothéose d'une prestation catastrophique. En première période, il avait déjà marqué contre son camp, même si l'erreur vient principalement de Julio Cesar, le portier auriverde, auteur d'une très mauvaise sortie aérienne. Un but contre son camp et une expulsion, le bilan reste toutefois lamentable. Remplaçant : Claudio Marchisio (Italie) Steven Gerrard (Angleterre) A côté de la plaque l L'Angleterre est passée à côté de sa Coupe du monde 2010. Et quand une équipe passe à côté d'une grande compétition, ses cadres aussi. C'est notamment le cas de Wayne Rooney (voir ci-dessous) mais également de Steven Gerrard. Associé à Frank Lampard en milieu de terrain, alors que les deux joueurs avaient, avant l'intronisation de Fabio Capello, du mal à évoluer ensemble, le Red, positionné milieu gauche, n'a presque rien apporté offensivement. Pourtant, il entame la compétition sur les chapeaux de roue en trouvant la faille dès la quatrième minute de jeu face aux Etats-Unis (1-1). Mais ensuite... Des passes imprécises, un replacement défensif qui a laissé à désirer, etc. A côté de la plaque. Remplaçant : Kakà (Brésil) Angel Di Maria (Argentine) Dépassé par les événements l Avec un Lionel Messi lui aussi plus bas qu'à l'accoutumée, et qui a monopolisé le cuir, Angel Di Maria s'est parfois retrouvé sevré de ballon et a rarement proposé des choses vraiment intéressantes. Paradoxalement, sa seule prestation aboutie du Mondial-2010 a été contre l'Allemagne, où il a surnagé au sein d'un collectif dépassé. Nicolas Anelka (France) Il s'est distingué hors du terrain l On laissera de côté les événements extra-sportifs, les supposées insultes proférées à l'encontre de Raymond Domenech à la mi-temps de France-Mexique, pour se concentrer uniquement sur ce que Nicolas Anelka a raté sur le terrain. Comme à son habitude, le Blue a trop cherché à décrocher, pour finalement se retrouver dans la position d'un meneur de jeu qu'il n'a pas su assumer. L'ancien Gunner s'est rarement trouvé en position de créer le danger dès les 20, voire les 30 derniers mètres uruguayens puis mexicains. Le 4-2-3-1 de Raymond Domenech, avec Nicolas Anelka, s'est rapidement transformé en 4-2-4-0. Comment voulez-vous vous qualifier sans attaquant ? Exclu avant la dernière rencontre face à l'Afrique du Sud. Remplaçant: Alberto Gilardino (Italie) Wayne Rooney (Angleterre) La plus grosse déception l Trop de pression ? Il était censé être l'arme fatale des Trois Lions, certains journalistes le voyaient finir Soulier d'Or du Mondial 2010, mais Wayne Rooney a quitté l'Afrique du Sud sans avoir inscrit le moindre but durant la compétition. Eteint, sans réussite malgré plusieurs opportunités de faire trembler les filets, «Shrek» a semblé atteint d'un traumatisme. A le voir à chaque fois quitter la pelouse la tête baissée, on aurait cru voir un joueur souffrant d'un blocage avec sa sélection, un peu comme Cristiano Ronaldo pendant deux ans avec le Portugal. Le Portugais a tout de même profité de la faiblesse des Nord-Coréens et d'un double contrôle de la nuque pour trouver la faille. C'est d'ailleurs pour cela qu'il est seulement la doublure de Wayne Rooney dans cette équipe des déceptions. Remplaçant : Cristiano Ronaldo (Portugal) L'équipe-type : Chaouchi - Gutierrez, Cannavaro, Abidal, Bastos - Ribéry, Felipe Melo, Gerrard, Di Maria - Anelka, Rooney.