Résumé de la 22e partie n Le jeune homme tue sa mère puis l'éventre et retire son foie : sa femme le lui a exigé comme preuve. Alors qu'il n'est pas encore sorti de la forêt, le ciel s'est brusquement couvert. De lourds nuages s'amoncellent et la pluie se met aussitôt à tomber avec violence. Le jeune homme, surpris, ne peut même pas rabattre le capuchon de son burnous où il a mis le foie de sa mère. Il se réfugie sous un arbre, tremblant de froid et effrayé par les trombes d'eau qui tombent. C'est alors qu'il entend une voix : — ô pluie, cesse de tomber, laisse mon fils rentrer chez lui ! C'est la voix de sa mère. Il se retourne mais il n'y a personne et le cadavre abandonné aux chacals est loin. La voix reprend : — ô pluie, cesse de tomber, laisse mon fils rentrer chez lui ! Il découvre alors que la voix vient du burnous, du foie de sa mère qu'il a coupé pour l'offrir à sa femme. Il découvre alors quel forfait il a commis : il a tué sa mère, l'auteur de ses jours, celle qui a refusé de se marier, pour qu'il n'ait pas un beau-père qui le maltraite, sa mère qui a tout sacrifié pour lui… Il découvre encore que c'est sa femme qui l'a accusé d'adultère, et comme il sait qu'elle la jalouse, il se met à douter de son témoignage. Il enlève son burnous et le foie se met à implorer le ciel : — ô pluie, cesse de tomber, laisse mon fils retourner chez lui ! La pluie cesse aussitôt : jusqu'au bout, la mère a tenu à protéger son fils… Son foie –, c'est dans la tradition algérienne, le siège des sentiments et notamment de l'amour maternel –, a parlé ! Fou de douleur, le jeune homme retourne chez lui et oblige sa femme à lui dire la vérité. Elle finit par tout avouer. Il la tue et se suicide. Dans une autre version, le jeune orphelin se marie également. Sa femme déteste sa mère et voudrait qu'il la tue. — Je veux manger son foie ! — ma mère ne t'a rien fait ! — Je ne veux plus la voir ! Un jour il fait semblant de lui céder. — Je veux bien tuer ma mère, mais invite ta mère pour qu'elle puisse se régaler, elle aussi ! — Je vais l'inviter, dit la femme, heureuse d'avoir atteint son objectif. La mère vient. — Tue-là maintenant ! — Non, je préfère le faire le matin à l'aube, quand le muezzin appellera à la prière. L'épouse cruelle se prépare déjà à fêter la mort de sa belle-mère. C'est elle qui réveille son mari dès la prière de l'aube. — Lève-toi, va tuer ta mère, avant qu'elle ne se lève pour faire sa prière ! — Je vais le faire maintenant. Il s'approche de la couche où sa mère et sa belle-mère dorment. Il égorge sa belle-mère et enlève son foie, puis il le ramène, sanguinolent à sa femme. Celle-ci va réveiller sa mère et la trouve la gorge tranchée et le ventre béant ! (à suivre...)