Résumé de la 16e partie n Dans l'avion, Sofiane explique encore à Fatiha qu'il est malheureux et que le fait de revoir sa femme ne le réjouit pas. Après la mission, le directeur lui accorde quelques jours de vacances. Elle en a bien besoin pour se reposer mais aussi pour réfléchir à ce qui lui est arrivé. Sa mère lui trouve, depuis qu'elle est partie, un drôle d'air. — Un drôle d'air ? — oui… J'ai l'impression que tu es… absente ! — Tu te trompes ! — Tu es pensive… — Je suis seulement fatiguée, dit la jeune femme. J'ai beaucoup travaillé durant mon séjour à Paris ! Mon directeur ne m'a pas laissé un instant de répit ! La vieille secoue un doigt narquois et sur un air mi-sérieux, mi-moqueur, elle lance : — Je suis sûre qu'il s'est passé quelque chose ! — ll ne s'est rien passé… — Ton air… — Je t'ai dit qu'il ne s'est rien passé ! Je n'ai pas de raison de te cacher quoi que ce soit ! Tu sais que je t'ai toujours tout dit ! Il ne s'est effectivement rien passé et maintenant qu'elle y réfléchit elle en vient presque à le regretter. Pourquoi, cette nuit-là, quand il l'a suppliée de lui ouvrir la porte de sa chambre, a-t-elle refusé ? Peut-être qu'il voulait juste se confier à elle, qu'il cherchait, dans son désespoir, un réconfort, une présence amicale… Elle a pensé à autre chose, elle s'est fait des idées… Dans sa chambre, elle essaye de reconstituer tous les grands moments de ce séjour. Il a commencé par un compliment : «vous êtes ravissante !» Puis, il l'a invitée à une promenade. Une promenade à Paris, dans l'une des plus belles avenues du monde, les Champs-Elysées… Et ces cafés, ces repas pris ensemble ! Au début, elle s'est dit que le directeur voulait juste passer du bon temps avec elle, puis elle s'est rendu compte qu'il cherchait plutôt son amitié. Le séjour a été trop court pour qu'il lui fasse des confidences, mais il s'est rapproché d'elle… Un rapprochement auquel elle a peut-être mis fin avec brutalité. Et maintenant ? Elle va reprendre son travail dans quelques jours ; elle va le revoir mais il n'y aura pas de tête-à-tête, comme à Paris. Quand il l'appellera dans son bureau, ce sera pour lui confier quelque dossier ou lui dicter une lettre... Ou alors appellera-t-il l'autre secrétaire, plus ancienne et sans doute plus compétente ? «C'est mieux ainsi !» se dit-elle. elle ne voudrait pas avoir une liaison avec un homme marié, de surcroît avec une femme très jalouse… et à qui il doit tout. Fatiha se rappelle les révélations de sa collègue de bureau : cette femme n'a pas hésité à faire renvoyer une secrétaire qu'elle trouvait trop jolie et surtout qu'elle soupçonnait de tourner autour de son mari. Elle n'est pas jolie – du moins c'est ce qu'elle pense – et elle n'a pas l'habitude de tourner autour des hommes. Et puis, elle n'a pas envie de se faire renvoyer : elle a besoin de travailler pour vivre et faire vivre sa mère et son frère handicapé… Le séjour à Paris est un beau souvenir, c'est même l'un des plus beaux de sa vie, mais elle doit vite l'oublier et reprendre la vie normale. Une vie à consacrer à son travail… (à suivre...)