Face-à-face n Dans moins d'une semaine, le sélectionneur national sera de nouveau mis à l'épreuve des médias puisqu'il animera une conférence de presse pour expliquer ses choix en prévision du match contre le Luxembourg. Si le nouveau patron des Verts, Abdelhak Benchikha, est sorti plus ou moins indemne de la débâcle de Bangui où l'équipe nationale a subi un revers inattendu face à l'une des plus faibles sélections de la planète, la République centrafricaine (0 à 2), c'est qu'il avait vraiment des circonstances atténuantes : il avait eu peu de temps pour connaître et surtout pour préparer l'équipe. Il a dû faire avec les mêmes ingrédients de l'ère Saâdane, lesquels ne donnaient plus de résultats et méritaient un véritable coup de lifting, d'où l'intérêt de cette rencontre-test contre le Luxembourg le 17 de ce mois et au cours de laquelle Benchikha devra apporter sa véritable touche personnelle sur le terrain après l'avoir fait sur le plan de l'effectif. En effet, la liste des 22 joueurs qui devront prendre part au stage qui débutera le 12 novembre, continue à susciter débats et commentaires dans les différents fiefs, que ce soit chez les techniciens ou chez les supporters. Benchikha, lui, affûte ses armes pour imprimer à cette rencontre face à une sélection luxembourgeoise loin d'être un adversaire facile, sa ligne directrice et l'occasion de faire une revue d'effectif en vue de redonner de nouveaux contours à son ossature. Avec le petit «séisme» qu'il a provoqué au sein de l'effectif, en laissant à la maison six joueurs et pas des moindres, le sélectionneur national compte créer un nouvel état d'esprit et secouer le cocotier où les nouveaux venus vont se défoncer pour gagner des places et les «anciens» pour défendre les leurs. Et à ce jeu, les joueurs vont ouvrir grandes leurs oreilles pour écouter le discours de Benchikha et comprendre sa démarche et ses attentes, notamment sur le plan du jeu où le grand chantier est ouvert. En attendant, dans l'entourage du sélectionneur national on évoque déjà les arguments qui ont amené ce dernier à faire tout un remaniement avec désormais comme principe : plus de titulaire indiscutable ou de joueur intouchable. Le confort dans lequel étaient certains joueurs, c'est fini. On éteint le cigare et l'on descend de son nuage. Il est vrai que ce qu'a vécu l'Equipe nationale en l'espace de quelques mois a non seulement bouleversé toutes les données, en mettant le pays dans un bonheur indescriptible et élevé ses héros au rang de «dieux vivants», ce qui a rendu la chute un peu brutale en l'absence d'une gestion idéale de la success-story des Verts. En se confiant à ses proches, Benchikha a tenu à préciser – comme nous le rappelions dans notre édition d'hier – que les joueurs non retenus pour ce match face au Luxembourg n'ont en aucun cas été écartés mais ont simplement fait les frais d'un choix technique du moment. A eux de prouver leur niveau et leurs performances dans leurs clubs respectifs pour espérer revenir en sélection. A ce jeu, Benchikha compte bien préparer ses arguments à la presse qui le «harcèlera» certainement sur ce point précis, mais on devine ses réponses : l'Equipe nationale n'appartient à personne et n'est la propriété de personne. Des joueurs qui accomplissent un bon parcours depuis le début de la saison et qui affichent une forme éclatante avec leurs clubs ont droit de postuler à une place en sélection. A eux de prouver les choix du staff technique et de la confiance placée en eux. Quant aux titulaires habituels, à l'image de Halliche et Ziani, qui ont suscité quelques interrogations vu qu'ils ne jouent pas en ce moment au sein de leurs clubs respectifs, Benchikha a précisé, toujours à ses proches, que ce sont deux éléments importants de son échiquier et qui s'entraînent régulièrement, donc compétitifs à tout moment. Il faut rappeler que le défenseur de Fulham a fait le déplacement de Bangui et n'a dû être écarté du onze rentrant qu'à la dernière minute pour le préserver. Il l'a confirmé à L'Equipe Benchikha : «J'ai rencontré Christian Damiano» Interviewé par L'Equipe, Abdelhak Benchikha a livré quelques confidences à propos notamment du renforcement de son staff technique par un adjoint étranger. A ce propos, le sélectionneur national dira qu'il a bien discuté avec le Français Christian Damiano sur les conseils du technicien italien de renommée mondiale, Arrigo Sacchi. «Effectivement, sur les conseils d'Arrigo Sacchi, j'ai rencontré Christian Damiano à Rome. L'offre de l'Algérie l'a intéressé. Cependant, il est en poste à la Roma. Si la situation devait évoluer, tout serait alors possible. Mais pour le moment, il fait le choix de la loyauté auprès de Ranieri. Nous continuons à prospecter», a expliqué Benchikha. Revenant sur la débâcle de l'Equipe nationale à Bangui (défaite 2-0 et prestation indigne), le patron des Verts dira : «C'est une défaite amère. Il est vrai que les conditions étaient extrêmement difficiles (35°, 80% de taux d'humidité et orage tropical). En même temps, on ne peut pas gagner un match en perdant 85% des duels. J'avais beaucoup d'absents (Ziani, Matmour, Halliche, Meghni) et peu de temps pour préparer ce match. Et pas mal de joueurs disputaient leur premier match en Afrique.» Evoquant la rencontre capitale comptant pour les éliminatoires de la CAN 2012, face au Maroc, en mars prochain, Benchikha expliquera que «c'est un derby maghrébin. On connaît le Maroc et ils nous connaissent aussi. Ils ont des grandes individualités comme Chamakh. On essayera d'être au top pour ce match».