Analyse n Il faut bien croire que les Algériens sont de véritables passionnés, surtout lorsqu'il s'agit de leur Equipe nationale. La dernière liste de Benchikha pour le match face au Luxembourg suscite moult commentaires. Il était inévitable que la liste des 22 joueurs pour le match amical des Verts face au Luxembourg passe inaperçue, surtout après les changements apportés par le sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, qui a convoqué huit joueurs dont six nouveaux, en l'occurrence le gardien Si Mohamed Cédric et Zahir Zerdab (JSM Béjaïa), Mohamed-Amine Aoudia (JS Kabylie), Karim Benyamina (Union Berlin, DII allemande), Walid Mesloub (Le Havre, L 2 française) et Mehdi Mostefa (Nîmes Olympique, L 2 française). Intervenant hier soir sur la Chaîne Nessma TV, l'ex-sélectionneur, Rabah Saâdane, a évité tout commentaire sur cette liste, se contentant seulement de dire qu'il respectait le choix de Benchikha qui a vécu la rencontre de Bangui contre la Centrafrique (0 à 2) et tiré les enseignements les plus utiles, même s'il a estimé que convoquer huit joueurs était un nombre un peu important pour la circonstance. Mais ce qui fait polémique, ce sont les absences des cadres dont des mondialistes : Ghezzal, Belhadj, Abdoun, Laïfaoui, Belaïd et Gaouaoui. Pour une partie de la presse, ces joueurs ont été écartés, d'autres ont évoqué un coup de balai, quant à certains téméraires, ils parlent déjà de révolution, alors qu'en réalité ces éléments n'ont simplement pas été retenus pour un match amical et qu'ils peuvent revenir à tout moment. A-t-on oublié qu'une sélection nationale n'est pas un club où l'on paraphe un contrat pour un certain temps et qu'un sélectionneur peut rappeler tel ou tel joueur à tout moment ? Pour manquement à la discipline du groupe, Khaled Lemmouchia a été, lui, écarté lors de la dernière CAN en Angola, ce qui n'est pas le cas pour Nadir Belhadj ou Abdelkader Ghezzal qui font les frais d'un choix du sélectionneur. Puis, la menace plane, dit-on, sur la tête d'autres éléments qui ont intérêt à se ressaisir s'ils ne veulent pas subir le même sort que leurs coéquipiers, comme si ces derniers avaient commis un quelconque délit. La performance et la forme du moment sont deux des facteurs les plus déterminants pour convoquer un joueur en sélection, démarche qu'adopte Benchikha, en sa qualité de nouveau patron des Verts ayant cette légitimité de procéder aux changements utiles : Belhadj est en baisse de régime depuis son départ au Qatar ; Ghezzal est certes titulaire dans un club en difficulté dans le championnat italien, mais en sélection il est en panne depuis un bon moment, même si certains estiment qu'il n'est pas utilisé à bon escient ; quant à Abdoun, il n'a souvent disputé que de petits quarts d'heure et la fois où il a été aligné d'entrée pour tout le match, il a fait les frais du naufrage collectif de Bangui. Gaouaoui, pour sa part, devait passer le témoin et laisser sa place à des gardiens qui montent et qui promettent. C'est dans la nature des choses. Mais que dire de Halliche et Ziani qui ne jouent pas en ce moment avec leurs clubs respectifs. Benchikha répondra. Benchikha doit expliquer ses choix On reproche à Saâdane d'avoir opté pour le tout professionnel oubliant que c'est avec son arrivée que la sélection a retrouvé du 50-50 avant que le cheikh ne se rende à l'évidence pour décrocher une double qualification (CAN et Mondial) avec une ossature à dominante professionnelle. Benchikha a le mérite d'avoir osé le changement, peut-être un peu tard, mais il aura la lourde tâche de confirmer ses choix qu'il doit expliquer, espérons-le, lors de la conférence de presse qu'il animera le 9 novembre prochain au centre des médias du stade du 5-Juillet avant le départ de l'équipe vers le Luxembourg où le stage des Verts débutera le 12. Mais de là à exulter et à crier à la révolution, c'est vraiment démesuré, surtout après la débâcle de Bangui où les Verts ont livré leur plus mauvais match depuis trois ans. Alors il n'y a pas lieu de s'enflammer et attendons le verdict du terrain.